Un groupe coopératif exceptionnel…
Ce film retrace l’histoire de l’acquisition de Brandt en France par Fagor, coopérative espagnole du groupe Mondragón. Fondé au Pays Basque en 1955 à l’initiative d’un prêtre républicain, Don José Maria Arizmendiarrieta, ce groupe coopératif regroupe aujourd’hui plus de 90 000 travailleurs répartis en plus de 116 structures entrepreneuriales. L’entreprise Fagor (initialement Ulgor), à l’origine de ce groupe, est une entreprise d’électro-ménager. L’originalité de la construction du groupe coopératif Mondragón est d’associer des coopératives de production et des coopératives de consommation (les super-marchés Eroski) avec une activité bancaire (Caja Laboral) et un organisme de prestations sociales (Lagun Aro). Le développement de ce groupe sera ainsi supporté par la population locale qui y voit le moyen de valoriser économiquement un territoire et d’élever son niveau de vie. De même, l’association de ces diverses coopératives dans un groupe permet de mutualiser les risques et de garantir l’emploi aux coopérateurs. Dans sa première partie, le film retrace l’histoire de cette expérience fort originale et interroge les habitants de la vallée d’Arrasate, siège du groupe.
…confronté à la mondialisation capitaliste
Ce groupe intervient dans de nombreux secteurs industriels et doit, de plus en plus, faire face à la concurrence mondiale. C’est dans ce contexte que le groupe s’est lancé depuis plusieurs années dans une politique de croissance externe avec des acquisitions d’entreprises (Pologne, Mexique, Chine, Italie…) dont les travailleurs ne sont pas souvent associés. A ce jour, seulement un peu moins de la moitié des travailleurs du groupe est sociétaire. La seconde partie du film porte sur l’acquisition de l’entreprise française Brandt par Fagor. Ce film montre que l’incompréhension, le fossé qui existe alors entre les travailleurs de Brandt, dont certains seront licenciés, avec la direction de Fagor. Les dirigeants de Mondragón ont-ils trahi l’idéal démocratique qui présidait à la création de ce groupe ? La mondialisation n’est-elle pas coupable de cette évolution ? Sans aucunement prendre partie, ce film confronte avec précision, nuance les différents points de vue et intérêts divergents, tout en soulignant les dilemmes.
Disponible auprès de Voir&Agir
Fiche technique
Réalisation : Anne ARGOUSE et Hugues PEYRET
Production : Antoine Martin Productions
Co-production : Citizen TV
Musique : Eric Thomas
Avec le soutien du Centre National de la Cinématographie, de la Région Haute-Normandie, de la Procirep – Angoa
52 mn, 2007