Nous publions ici un texte de Catherine Samary dans lequel elle a systématisé les éléments clés de ce qu’elle avait présenté lors du débat du 24 juin dans le cadre du séminaire « Appropriation sociale, coopératives et communs ». Cette contribution répond aussi à une demande du groupe italien « Communia », lié au réseau workerscontrol.net, qui s’inscrit dans une démarche « autogestionnaire » tournée notamment vers la récupération de lieux publics et d’entreprises.
Cette contribution sur les questions de l’autogestion comme mode de résistance et projet de société veut partir d’une tension qui traverse bien des débats passés/présents : celle qui semble opposer droits individuels et approches d’ensemble – donc enjeux de pouvoirs. Je partirai d’une conception de l’autogestion comme principe ou droit de base accordé à tous ses citoyens, hommes et femmes dans leur diversité : le droit de participer de façon autonome au processus de production et distribution des richesses (biens et services) avec les moyens de le contrôler pleinement, en cherchant dans les différentes parties abordées à dépasser certains faux-dilemmes. Je proposerai d’abord quelques principes généraux, puis une façon d’intégrer le « passé/présent », enfin je mettrai l’accent sur la centralité d’une reformulation stratégique actuelle des luttes autogestionnaires à partir des « Biens Communs ».