« Pas de soin sans parole libre, pas de parole libre sans démocratie » Roger Gentis
Quand le caractère opérant ou inopérant d’un travail dépend fondamentalement du caractère démocratique ou non de l’institution au sein de laquelle ce travail est effectué. C’est le credo de ce film.
Dans un hôpital de jour d’un secteur de pédopsychiatrie, des enfants autistes, leurs parents et leurs soignants ont été filmés librement dans leurs activités thérapeutiques et éducatives.
Comment soigne-t-on en respectant la singularité de chaque enfant qui souffre d’autisme ?
La pédopsychiatrie « à la française », fondée sur une longue pratique clinique, une constante recherche théorique et l’intégration d’approches diversifiées, exige que tout ce qui fait l’humanité du sujet autiste reste au centre de la préoccupation des soignants. C’est un travail de pensée permanent et la parole est au cœur de la dynamique soignante.
Qu’est-ce que la psychothérapie institutionnelle 1 ? Qui soigne-t-on, que soigne-t-on et comment ça soigne ? Comment communique-t-on avec des enfants qui ne parlent pas ou peu, qui semblent indifférents à la relation humaine quelle qu’elle soit ? Comment l’enfant autiste peut-il sortir de sa bulle ? Comment les parents vivent-ils la souffrance de leur enfant et la thérapie au long cours dont il bénéficie ?
En psychothérapie institutionnelle tous les personnels sont soignants, de la secrétaire au pédopsychiatre, tous doivent donc pouvoir parler librement car ils constituent la « constellation transférentielle » 2 et sont donc la source d’une connaissance de l’intériorité de l’enfant. Ils doivent aussi pouvoir rester accueillants et créatifs. Ils doivent être soutenus car la confrontation à l’autisme les place souvent en situation très difficile. Ce qui nécessite, fut-ce dans l’hôpital public ou privé ou le secteur associatif, un maximum de démocratie. Ici la démocratie est une condition incontournable du soin et donc de l’effectivité du travail lui-même.
Il faut donc soigner l’institution pour soigner ses patients. Soigner l’institution c’est la rendre plus démocratique.
Comment l’équilibre entre hiérarchie et démocratie peut-il être obtenu ?
Une problématique qui intéresse et interroge bien au-delà du seul hôpital de jour en pédopsychiatrie.
Le site du film : http://lesenfantsdelaroseverte.lecarnetrouge.fr/index.html
Pour organiser une projection, contacter le réalisateur, la distribution, la vente des DVD : lecarnetrougefilm@gmail.com Tel : 06 25 52 76 74
Notes:
- La psychothérapie institutionnelle, pour ses inventeurs (1945-50), a deux jambes : la psychanalyse et le marxisme (souvent pondéré d’une sensibilité libertaire).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychothérapie_institutionnelle ↩ - Les Enfants autistes ne parlent pas ou fort peu. Les soignants travaillent sur les affects que provoquent chez eux l’accompagnement quotidien de ces enfants (ces affects peuvent être très perturbants). Ils doivent pouvoir tout partager hors de tout regard ou jugement hiérarchique. ↩
