Anna Paulina Mekarski, plus connue sous le nom de Paule Mink où Minck, naît à Clermont-Ferrand. Son père est un comte polonais, cousin du roi Stanislas II. Ayant pris part à la révolution polonaise de 1830, il doit fuir son pays et se réfugie l’année suivante en France, où il devient saint-simonien.
Vers 1867, Paule s’installe à Paris, où elle gagne sa vie, comme lingère et en donnant des cours de langue. «On l’a dit aussi habile à l’aiguille, qu’à donner des leçons» (G. Lefrançais).
Paule Mink est républicaine et s’oppose à l’Empire. Bien plus, elle milite pour le socialisme et la cause des femmes. Elle collabore à divers journaux tel que celui de la fédération rouennaise de l’AIT, La Réforme sociale, et prend la parole lors de conférences. Elle créait également une organisation féministe et révolutionnaire dans une forme mutualiste, la Société fraternelle de l’ouvrière.
En 1870, alors que la France est en guerre avec la Prusse, Paule Mink participe activement à la défense d’Auxerre. On veut, par la suite, lui décerner la Légion d’honneur, mais elle la refuse.
Durant la Commune, elle s’implique fortement dans l’agitation sociale. On la retrouve en tant qu’oratrice dans des clubs, notamment celui de l’église Saint-Sulpice et celui de l’église Nôtre-Dame de la Croix. A Montmartre, elle fait partie du Comité de vigilance des citoyennes aux côtés d’André Léo et de Louise Michel et ouvre une école gratuite dans l’église Saint Pierre. Elle part, également, en province, à plusieurs reprises, pour y porter l’idéal communal et tenter de la rallier à Paris. La semaine sanglante a lieu alors qu’elle est justement en tournée, ce qui lui permet d’échapper à la répression versaillaise.
Elle se réfugie en Suisse où elle rencontre James Guillaume. Elle participe au 5e congrès de la Paix à Lausanne et continue à mener son combat pour le féminisme et le socialisme. D’abord de tendance blanquiste, elle s’oriente vers le Guesdisme.
A la faveur de l’amnistie de 1880, elle revient en France et s’installe dans le Midi. Elle assiste, en tant que déléguée des ouvrières de Valence, au congrès du Parti ouvrier de France, au Havre, en novembre 1880. Elle y plaide pour une instruction civile, intégrale et identique pour toutes et tous. Elle devient une militante très active du POF.
Le 31 mai 1881, elle se voit infligée un mois de prison pour avoir participé à un meeting de protestation contre la condamnation d’une nihiliste russe du nom de Jessy Helfman.
Menacée d’expulsion du territoire français, du fait de son origine russo-polonaise, Negro, un ouvrier mécanicien anarchiste, l’épouse. Il reconnaît également deux de ses filles nées en Suisse.
En 1893, elle remonte à Paris. L’année suivante, deux de ses pièces sont jouées au Théâtre social : Qui l’emportera ? et Le pain de la honte.
Révolutionnaire socialiste et féministe intarissable, elle continue toujours plus à militer pour le POF et collabore à la presse ouvrière, telles La Revue socialiste de Benoît Malon et La Fronde, organe féministe créé en décembre 1897.
Elle meurt à Paris le 28 avril 1901. Son incinération, le 1er mai au Père-Lachaise, donne lieu à une grande manifestation rassemblant des socialistes, des anarchistes et des féministes. Elle se termine en affrontements avec la police.