Le 27 février 1962 salle des Horticulteurs, à l’invitation du Centre d’études socialistes (CES), sous la présidence de Laurent Schwartz, Serge Mallet, Pierre Mendès-France, Pierre Naville, débattent du thème « Les travailleurs peuvent-ils gérer l’économie? », contributions publiées dans les Cahiers du CES en 1963. Nous publions la contribution de Pierre Naville (1904-1993), journaliste, membre du groupe surréaliste, sociologue (notamment du travail et de la formation professionnelle), chercheur au CNRS, dirigeant trotskyste dans les années 1930 et du PSU dans les années 1960.
Le Centre d’études socialistes (CES) a été créée fin 1959 avec notamment Agnès Humbert et François Châtelet de Tribune du Communisme, Yvan Craipeau et Gilbert Mathieu de de l’UGS, groupements qui vont – avec d’autres – fonder le Parti socialiste unifié (PSU). A la tête du CES un comité pédagogique comprenait des personnalités telles qu’Henri Bartoli, René Dumont, Paul Fraisse, André Hauriou, Charles-André Julien, Ernest Labrousse, Georges Lasserre, Henry Lefebvre, Édouard Perroy, Laurent Schwartz.
Illustration : Barcelone 1936, sur le site http://gimenologues.org
Le CES était ainsi un organisme proche du PSU, auquel des universitaires, des journalistes et des intellectuels de diverses orientations apportèrent leur soutien. Contrôlé par la gauche du PSU, le CES eut des rapports complexes avec les sommets du parti. En septembre 1963, un « protocole d’accord » fut mis au point (mais non ratifié). Le PSU désigna un responsable pour les relations entre les deux organismes, sans entrer en fonctions pratiquement. Fin 1964 /début 1965, le conflit se joua au grand jour.
En 1961, sont publiés les Cahiers du Centre d’études socialistes, dont Jean Risacher était le directeur de publication. Dans des numéros simples, doubles, triples ce sont des contributions à des débats organisés par le Centre qui sont publiés.
Sur Jean Risacher, et Pierre Naville, voir les notices dans le « Maitron » (Dictionnaire biographique du mouvement social).
Pour un exemple d’intellectuel au CES, voir l’article de Roberto Colozza, « Une affinité intellectuelle, une proximité politique. Lelio Basso, Gilles Martinet et la « deuxième gauche », Histoire@politique, n° 16, janvier-avril 2012;
A signaler la réédition du livre de Pierre Naville, Essais sur la qualification du travail, aux éditions Syllepse en février 2012. http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_96_iprod_529-Essai-sur-la-qualification-du-travail.html