Plus de 200 organisations nationales et régionales (dont l’Association autogestion) sont déjà signataires de l’appel UN NOUVEL ÉLAN POUR NOS SERVICES PUBLICS. Ces 200, dans la diversité et le pluralisme nécessaire, nous rappellent que nos biens communs concernent tout le monde, et doivent être prioritairement relancés et enrichis.
L’objectif de Lure (Haute-Saône) des 12-14 mai 2023 c’est de proposer des solutions, et de se mobiliser pour défendre mais surtout pour avancer, s’ouvrir et s’étendre.
L’urgence de maintenir la proximité, une mobilité adaptée et à moindre coût, l’égalité, la solidarité et l’entraide dans un monde de plus en plus individualiste, marchand et capitaliste, et face aux localismes et aux corporatismes (parfois dans nos propres rangs) nous impose diverses mobilisations, notamment :
Défendre au nom de l’intérêt général et d’un vrai aménagement du territoire les acquis-conquis sociaux que sont tous nos SERVICES PUBLICS : c’est un ciment primordial pour une société (et une Europe) plus juste, plus sociale et plus harmonieuse, et un des axes essentiels pour contrer la démagogie d’extrême-droite.
Rouvrir les SP fermés ou réduits en fonction des seuls besoins des populations et des territoires, et donc réfuter les logiques centralistes administratives, la gestion de la pénurie ou les seules considérations budgétaires.
Améliorer et moderniser des services publics qui sont parfois obsolètes, incomplets, inadaptés voire trop inhumains par absence de personnels, de lieux adaptés et de priorité donnée aux usagers-citoyens.
L’intégration du numérique, des services à distance… doit se faire comme nécessaire complément, et jamais comme un remplacement.
Mieux prendre en compte les évolutions socio-économiques, écologiques et l’exigence d’égalité de toutes et tous : la transition écologique, la volonté d’une meilleure ouverture aux jeunes, aux personnes âgées, aux femmes, aux migrants, aux personnes à mobilité réduite… L’accessibilité, la simplicité, la convivialité, le respect du milieu…
Créer les services publics qui nous manquent, par exemple dans le domaine de l’alimentation, du cadre environnemental ou du logement.
Démocratiser tous les services publics, en rétablissant le contrôle citoyen partout (celui des usagers comme celui des personnels ou des élus locaux ou syndicaux), et mettant éventuellement en avant de nouvelles formes de gestion, voire d’autogestion. Nos divisions sont grandes, les tenants de l’étatisme se heurtent parfois aux volontés plus horizontales ou assembléistes des nouveaux mouvements sociaux. Pourtant nous partageons les mêmes exigences. Que le cadre reste national (sur les statuts protecteurs et aux services des usagers, sur l’égalité territoriale et le maintien de la proximité, sur le rôle décideur des conseils d’administration à rétablir) ne doit pas nous bloquer sur des possibilités nouvelles mises en place ici ou là : coopératives, associatives ou autogestionnaires comme dans certains Centres de santé.
Lure se veut une étape, pas un moment terminal.
Cet « évènement » cherche à dépasser notre isolement, nos combats locaux si nombreux mais trop dispersés et mal connus ou mal exploités.
Il compte – au-delà de nos différences – créer un choc salutaire pour changer de politique, de système et contrer la vision « libérale » et centraliste qui s’impose partout. Il cherche à remettre au premier plan la volonté générale c’est pourquoi des débats, des stands du village des services publics sont ouverts à toutes et tous pour nous rappeler que nos propositions politiques, syndicales, associatives ne doivent jamais se faire en dehors des principaux intéressés, les usagers que nous sommes toutes et tous quels que soient notre âge, notre genre, notre nationalité, nos revenus et nos diverses appartenances.
Les militants de Lure et de la Haute-Saône, réactifs (et parfois triomphants au moins partiellement) dans l’unité la plus large depuis 40 ans dans le Comité de vigilance pour le maintien des services publics de proximité, ne sont pas un modèle ni le seul exemple à suivre. Mais ils vous attendent nombreux, dans une convivialité culturelle et artistique à laquelle nous tenons, pour enfin contrer ce rouleau-compresseur qui nous a trop écrasés.
Michel Antony, co-animateur local et national du NESP, membre de l’association pour l’autogestion
Article publié dans Cerises d’avril 2023