La dynamique ouverte par le Printemps de Prague en 1968 était bien celle d’une authentique émancipation politique et sociale. Au sein même des entreprises commençaient à se développer des « conseils d’entreprise » ou « conseils de travailleurs », qui prirent leur essor après l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie le 21 août.
L’autogestion évoquée dans les journaux et les revues devient sujet de discussion dans les usines. Début juin, des conseils se mettent en place. Pour les partisans de l’autogestion, les conseils doivent élaborer eux-mêmes les objectifs, nommer les directeurs. Ils préconisent leur coordination. La position gouvernementale évolue avec l’adoption, le 30 juin, de « principes provisoires pour la constitution des conseils de travailleurs », autorisant la constitution de conseils « à titre expérimental » en attendant l’adoption de la « loi sur l’entreprise socialiste ».
Pour aller plus loin :
Printemps de Prague, 1968-1969 : Conseils de travailleurs et autogestion
Bibliographie succinte
Outre toutes les contributions publiées dans Autogestion hier, aujourd’hui, demain (Syllepse, 2010).
Numéros spéciaux de revues
« Sociologie tchécoslovaque et renouveau de la pensée marxiste », L’Homme et la société, n° 9, juillet- septembre 1968.
« Conseils ouvriers en tchécoslovaquie », n° spécial, Autogestion et socialisme, n° 11-12, mars-juin 1970.
Recueils commentés de documents
Jiri Pelikan, Le Congrès clandestin, protocole secret et documents du 14e congrès extraordinaire du Parti communiste tchécoslovaque, Le Seuil, Paris, 1970.
Pierre Broué, Ecrits à Prague sous la censure, août 1968-juin 1969 , (chap. 5, « Conseils ouvriers et autogestion »), EDI, Paris, 1973.
Jean-Pierre Faye, Vladimir Claude Fisera, Prague, La Révolution des conseils ouvriers, 1968-1969, Seghers/Laffont, Paris, 1977.
Autres contributions
Milos Barta, « Les conseils ouvriers en tant que mouvement social », Autogestion, n° 9-10, septembre-décembre 1969.
Karel Bartosek, « Rencontre inattendue en Tchécoslovaquie (octobre 1968- juin 1969) », dans François Fejto et Jacques Rupnik, Le Printemps tchécoslovaque 1968, Complexe, Bruxelles, 1999 (notamment les contributions de Jaromir Veprek sur la réforme économique et d’André Gauron sur la politique d’Ota Sik).
Joseph et Vladimir Fisera, « Cogestion des entreprises et économie socialiste, l’expérience tchécoslovaque, 1967-1970 », Revue de l’Est, vol. 2, n° 1, CNRS, Paris, 1971.
Gilles Martinet, Les Cinq communismes, Le Seuil, Paris, 1974.
Robi Morder, « Prague, un printemps en hiver. Conseils de travailleurs et autogestion en Tchécoslovaquie, 1968-1969 », dans Geneviève Dreyfus Armand (coord.), Les Années 68, un monde en mouvement, BDIC/Syllepse, Nanterre/Paris, 2008.
Jacques Rupnik, « La classe ouvrière tchécoslovaque », dans « Structures sociales en Europe de l’Est (2. Transformation de la classe ouvrière) », Notes et études documentaires, n° 4511-4512, 10 mai 1979, La Documentation française, Paris, 1979.
Radovan Richta, La Civilisation au carrefour, Anthropos, Paris, 1969 (rééd. au Seuil, 1974).
Rudolf Slansky, « Les premiers pas de l’autogestion en Tchécoslovaquie », Autogestion, n° 7, décembre 1968.
Petr Uhl, Le Socialisme emprisonné, La Brèche, Paris, 1982.
Petr Uhl, « Réformer d’en haut ou démocratie d’en bas », L’Homme et la société, n° 2-3, 1988 (nouvelle série, n° 88-89).