The Nation, l’hebdomadaire états-unien de gauche, a publié en février 2016 un article de Gar Alperovitz[1] dont le titre ne manque pas d’étonner : « Un socialisme équitable et prospère en Amérique est peut-être plus proche que vous ne le pensez ! » Diable ! La gauche de l’Amérique états-unienne aurait-elle perdu la boule ? Selon leur humeur, certain-es lecteurs et lectrices francophones pourraient conclure du titre qu’il ne s’agit que de ratiocinations libertaires ou gauchistes ; d’autres n’y verront qu’illusions réformistes qu’il faut traiter par le mépris, voire dénoncer comme semant des illusions.
La lecture rapide d’un article pris isolément dans un large corpus peut évidemment conduire à reprocher à Gar Alperovitz une certaine vision gradualiste. Quand bien même ce serait le cas, et si bien entendu la stratégie du grignotage ne fait pas une révolution, la question reste la suivante : qu’est-ce qu’une stratégie révolutionnaire au 21e siècle ? Il faut bien tenter d’y répondre en ces temps quelque peu difficile pour l’horizon de l’émancipation. Curieusement, à un demi-siècle de distance, nous retrouvons en filigrane dans l’article de Gar Alperovitz la problématique exprimée en 1966 par André Gorz dans sa critique du néo-réformisme et du révolutionnarisme : « Vous objecterez […] qu’il ne peut y avoir de réformes à caractère socialiste tant que le pouvoir de fait reste aux mains de la bourgeoisie, tant que l’État capitaliste est debout. Cela est vrai. Une stratégie socialiste des réformes progressives ne signifie pas que des îlots de socialisme seront installés dans un océan capitaliste. Elle signifie cependant la conquête de pouvoir ouvriers et populaires, la création de centres de gestion sociale et de démocratie directe (dans les grandes entreprises industrielles et les coopératives de production notamment) […], la mise hors marché de productions et de services répondant à des besoins collectifs, avec pour inévitable conséquence l’intensification et l’approfondissement de l’antagonisme entre la logique de la production sociale selon les besoins et aspirations des hommes, et la logique de l’accumulation capitaliste et du pouvoir patronal. Encore faudra-t-il que cet antagonisme ne soit jamais institutionnalisé…[2] » C’est à cette aune que je vous propose de lire l’article de Gar Alperovitz.
En nous montrant du doigt le large espace – invisible vu d’ici – qui se développe au cœur de la citadelle pour les utopies concrètes (vieille habitude états-unienne), il nous indique qu’elles constituent un des éléments d’une stratégie « socialiste » – au sens donné à ce terme aux États-Unis – qu’il nous invite à construire. Sous-titré « Des expériences de propriété publique se répandent dans tout le pays, le défi est de les relier entre elles et de les développer », l’article de Gar Alperovitz défend l’idée suivante : il existe aujourd’hui aux États-Unis de nombreuses institutions « socialistes » – socialistes au sens où le capital est socialisé – auxquelles participent un grand nombre de citoyens – et d’élus – qui construisent ainsi une économie où la propriété échappe au privé, sans pour autant être étatisée.
Il s’appuie sur des expérimentations grandeur nature impliquant, d’une manière ou d’une autre, des centaines de milliers de personnes pour esquisser une tentative de synthèse de l’invisible « déjà-là » que pratiquent des groupes sociaux. Né des conditions objectives états-uniennes, le « non-advenu » pourrait faire irruption dans des conditions politiques et sociales particulières si les mouvements sociaux s’en emparaient. C’est là évidemment une tout autre histoire.
Dans cet article, écrit avant la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre 2016 et en pleine effervescence de ce qu’il appelle le « soulèvement de Bernie Sanders », Gar Alperovitz rappelle que, même s’il avait abandonné ultérieurement cette proposition, John Kenneth Galbraith s’était à un moment prononcé pour que le Parti démocrate utilise le terme de « socialisme » car celui-ci « décrit ce qui est nécessaire ». Le concept de socialisme, relève-t-il, n’est plus tabou, des sondages révélant que plus de 40% des Américains de moins de 30 ans et 40% des Africains-Américains considéraient le socialisme avec intérêt.
Après avoir évoqué la source de ce renouveau, il souligne d’entrée de jeu que si la situation créé un climat favorable à des changements radicaux, celui-ci peut également, faute d’alternative socialiste, se tourner en son contraire. La double question, écrit-il, est donc celle-ci : « Comment construire une alternative pratique et politiquement crédible à notre système politique actuel ? Que serait le socialisme dans l’Amérique du 21e siècle ? »
On pourra être surpris que l’auteur cite en exemple la redistribution de fonds « socialisés » par un État dirigé par Sarah Palin, représentante de la droite extrême. L’« utopie réactionnaire » anti-étatique et anti-fédéraliste de ce courant s’accommode de ce type de « déconstruction » de l’État central au profit d’une conception inégalitaire de la société. Il défie la gauche avec ses visées anti-étatiques (au même titre que les libéraux) sans pour autant porter une vision égalitaire de la société et de rupture des rapports d’exploitation et de domination.
Ce qui est évoqué dans cet article ne peut qu’interpeller les autogestionnaires attachés à la critique-pratique des rapports sociaux capitalistes, à la construction d’un bloc social favorable à la transformation radicale, à l’émancipation et à la recherche d’une stratégie de rupture.
Patrick Silberstein
[Pour les partisans du socialisme, la question centrale est la] propriété démocratique de la richesse de la nation – et particulièrement ce que Marx appelle les « moyens de production ». Cependant, la question de la propriété n’est que rarement présente dans les discussions politiques. L’idée socialiste traditionnelle de l’« industrie nationalisée » étant inaudible, l’immense majorité des progressistes ont par conséquent évité de discuter des alternatives au modèle socialiste étatique[3].
[…]
De nouvelles ressources sont désormais disponibles pour soutenir la construction d’un système alternatif conséquent, qui soit « socialiste » dans son contenu et dans son projet et – également hautement démocratique et comptable de ses actes dans ses structures. Un tel système pourrait devenir de plus en plus crédible alors que la désillusion des Américains à l’égard des politiques traditionnelles continuera à progresser.
Ces dernières années, nous avons assisté à la montée régulière de l’intérêt pour les nouvelles formes de propriétés démocratisées. Les coopératives de salarié-es, les copropriétés foncières de voisinage et les sociétés municipales sont, d’une manière ou d’une autre, des formes de propriété démocratisée. Elles reposent de surcroît sur un modèle décentralisé et non sur un modèle étatiste.
La trajectoire du changement est impressionnante. Les exemples réussis de propriétés de salarié-es couvrent un large éventail qui va de la Cooperative Home Care Associates[4] (New York) à l’Evergreen Complex of Solar, Greenhouse, and Laundry Cooperatives[5] (Cleveland). Les maires et les conseils municipaux de villes comme Austin (Texas), Madison (Wisconsin), Richmond (Californie) et New York ont commencé à fournir un soutien financier direct ou un soutien technique à leur développement, ce qui laisse penser qu’il existe de nouvelles relations du pouvoir politique. […][6]
Les villes ont également commencé à soutenir d’autres formes de propriété publique. Des collectivités locales aussi diverses que Philadelphie, Pittsburgh et Santa Fe sont engagées dans la mise en place de banques municipales [municipally owned banks]. À Boulder (Colorado), deux référendums lancés par les écologistes ont réussi à s’opposer victorieusement aux intérêts privés pour la municipalisation des services locaux. Plus de 250 sociétés foncières communautaires – une forme de développement des villes et de voisinage où le foncier est socialisé pour empêcher la gentrification – ont été mis en place dans tout le pays, sur le modèle mis en place à Burlington (Vermont)[7], le Champlain Housing Trust[8].
Quelques 450 collectivités locales ont également établi des réseaux Internet dont la propriété est municipale après s’être le plus souvent opposé aux puissantes firmes du secteur. Au cours des dernières années, les élus de 17 États ont fait adopter des lois créant leurs propres banques publiques, sur le modèle de la presque centenaire Banque du Dakota du Nord[9]. Un nombre à peu près égal d’États ont examiné des législations établissant des programmes de sécurité sociale. […].
Aucune de ces initiatives n’a cependant eu d’impact majeur, mais elles offrent à la fois un panorama d’exemples concrets de ce à quoi ressemblerait une économie radicalement nouvelle au niveau des entreprises, des quartiers, des municipalités et de l’État et une esquisse pour la formation d’une plateforme large.
Il est important de noter que de nombreux Américains « apolitiques » – dont certains s’identifient comme étant conservateur soutiennent de tels initiatives. La rhétorique mise à part, ces Américains conservateurs sont souvent opposés au «big governement », aux banques, aux grandes firmes et sont en revanche ouverts aux alternatives.
Au cours des années 1930, des stratégies reposant sur les tentatives similaires modestes faites par les États dans leurs « laboratoires de la démocratie » sont devenues la base des éléments clés du New Deal, y compris les lois sociales, la sécurité sociale et toute une série de programmes. Les expériences modernes de propriété socialisée suggèrent qu’une telle voie auraient des conséquences similaires de grande envergure. Ceci restera valide, quelles que soient le résultat de l’élection présidentielle de 2016.
Une nouvelle politique pourrait insuffler aux initiatives locales de propriété publique une énergie nouvelle et permettre leur développement.
Joseph Schumpeter, le grand économique conservateur, disait que la gauche avait raté le train de sa plaidoirie pour le changement de système. « Si les radicaux n’avaient pas été si friands d’harceler le bourgeois », ils auraient compris que de ne pas être dépendant des impôts « étaient l’un des éléments les plus importants » dont ils disposaient pour défendre leur projet. De fait, plusieurs États [des États-Unis] ont acquis une grande expérience en tant que propriétaires et gestionnaires du foncier, de l’immobilier et des droits miniers – et nombre d’entre ont financé leurs services sociaux et réduits leurs impôts, bien que cette réalité n’ait guère retenu l’attention.
Par exemple, il y a près d’un siècle et demi, le Fond éducatif permanent du Texas a pris le contrôle de près de la moitié de la terre et des droits miniers afférents qui ont été placés dans le domaine public. En 1953, l’État du Texas a adjoint les terres immergées côtières à leur portefeuille après que le gouvernement fédéral les ait abandonnés. Les recettes soutiennent le système éducatif de tous les comtés du Texas à hauteur de 838,7 millions de dollars pour la seule année 2015. Quant au Fonds permanent pour l’université, il possède plus de 2 millions d’acres de terre et contribue ainsi au soutien de l’université publique texane. Ici, comme dans d’autres cas, la propriété sociale soutient l’éducation publique tout en diminuant significativement d’un certaine façon la pression fiscale.
Des fonds de protection sociale souverains similaires existent en Louisiane, au Nouveau-Mexique, dans le Wyoming et dans le Dakota du Nord. Il est bien entendu notoire que l’Alaska collecte et investit les revenus de l’extraction pétrolière et minière de l’État. Les dividendes sont payés annuellement aux résidents de l’État, comme une sorte de « droit » légal – c’est le seul exemple aux États-Unis de revenus publics qui ne soient pas conditionnés à l’exercice d’un travail supplémentaire. En 2008, alors que l’État était gouverné par Sarah Palin, l’égérie du Tea Party, chaque résident a reçu 2069 dollars – plus de 10000 dollars pour une famille de cinq personnes – de ces fonds « socialisés ». La même année, Palin a également signé un décret accordant à chaque résident la somme de 1200 dollars issus des revenus de l’État des ressources naturelles.
La discussion générale sur la démocratisation de la propriété a toujours été beaucoup plus large que celle de la simple récupération des profits pour un usage social. D’une part, contrairement aux firmes privées, la propriété publique des entreprises permet à celles-ci d’échapper à l’emprise de Wall Street qui exige en permanence une croissance des profits – ce qui est un élément nodal pour toute tentative sérieuse de dépasser notre système traditionnel de « croissance à n’importe quel prix » et d’avancer vers un modèle plus soutenable. Les entreprises publiques peuvent être également plus transparentes que les firmes et plus disponibles pour respecter la réglementation, celles concernant le climat particulièrement. […]
Il y a une question évidente, que beaucoup évitent en choisissant de se focaliser sur des stratégies locales : comment faire avec les grandes entreprises industrielles[10] ? Alors que l’économiste socialiste E. F. Schumacher[11], l’auteur du classique Small Is Beautiful, estime que sur une grande échelle « l’idée de la propriété privée est devenue une absurdité », les Américains en ont été les témoins au cours de la dernière crise financière, quand le gouvernement fédéral a nationalisé de facto plusieurs banques, deux constructeurs automobiles et un géant de l’assurance. Le gouvernement les a ensuite restituées une fois la crise passée, mais quand la prochaine crise surviendra, un futur gouvernement progressiste devrait les transformer en une propriété publique qui tracerait les grandes lignes d’un nouveau système. (Le démembrement des banques, comme l’ont proposé certains, entraînerait inévitablement une redistribution du pouvoir (comme ce fut le cas quand AT&T et Standard Oil ont été démembrés[12]).
L’inévitable pouvoir institutionnel lié aux grandes structures reste un problème majeur. Au cours des années 1960 et 1970, l’historien radical William Appleman Williams suggérait que pour aborder ce défi, les socialistes devaient se concentrer sur les territoires plutôt que sur l’échelon national pris comme un tout, et ce particulièrement dans les pays de la taille des États-Unis.
Les expérimentateurs d’aujourd’hui ramènent à la vie une idée similaire en expérimentant les modèles régionaux. On peut apercevoir des tentatives « bio-territoriales » qui inscrivent le développement économique, social et environnemental dans des régions naturelles dans des lieux aussi différents que la vallée du Connecticut et les Monts Ozark. Le Conseil des eaux de la zone du Kansas soutient ainsi des formes de développement durable dans la plaine au travers d’une série de projets et de constructions communautaires et le projet Salmon Nation met en avant une même perspective dans le Pacific Northwest. Neuf États de Nouvelle-Angleterre ont constitué la Regional Greenhouse Gas Initiative pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une autre tentative, celle de la Food Solutions de Nouvelle-Angleterre, met en avant un plan global pour le développement d’un système alimentaire régional fiable, collaboratif, soutenable et équitable à l’horizon 2060. […]
Bien que de nombreux planificateurs et théoriciens du milieu du siècle dernier aient eu confiance dans les promesses de tels projets régionaux de développement[13], le développement d’une vision régionale plus large, plus démocratique et écologiquement soutenable a été entravé par la dynamique centralisatrice du New Deal puis par la rupture de la Deuxième Guerre mondiale. […]
Autre stratégie prometteuse : la combinaison d’éléments de ces différentes approches. Il n’y a aucune raison pour que des grandes entreprises ne puissent pas être structurées comme des joint-ventures auxquelles participeraient les travailleur-euses, les collectivités et les institutions régionales. Partout dans le pays, de nombreux États et localités collaborent pour diriger, réguler et partager les bénéfices des entreprises publiques de production électrique. De fait, environ le quart de la production nationale d’électricité est fourni par des entreprises publiques ou des coopératives. On trouve dans tous les États, quelle que soit leur couleur politique, de nombreux exemples de propriété publique : des hôpitaux municipaux, des hôtels, des centres de conférence, des réseaux de transport public, des installations portuaires et des aéroports.
Une nouvelle orientation politique pourrait un jour insuffler à ces initiatives locales de nouveaux objectifs, une nouvelle dynamique et peut-être les amplifier au niveau de l’État ou au niveau régional.
Rien de ce qui est évoqué ici ne prétend suggérer que des changements politiques sur une grande échelle sont imminents ou inéluctables. La situation sociale, économique et environnementale, pour ne rien dire des libertés publiques vont encore probablement se dégrader avant de s’améliorer. C’est précisément pour ses raisons que le développement systématique d’une alternative concrète au statu quo est absolument important. Le changement dont nous avons besoin ne viendra pas d’en haut. Comme nous l’avons vu à maintes reprises, le système politique actuel limite les possibilités des stratégies politiques progressistes traditionnelles. Une nouvelle vision, qui incluent aussi bien des stratégies nouvelles qu’un contenu politico-économique nouveau, doit être construite à partir de la base. L’objectif unifiant doit être développé sur la base d’une série d’idées mettant en cause les idéologies dominantes et faire évoluer le pays dans une direction fondamentalement nouvelle.
Le soulèvement Sanders, les résultats électoraux et la multiplication des expérimentations d’alternatives de toutes sortes suggèrent que nous pourrions être sur le bord d’une ère nouvelle – une longue et difficile période au cours de laquelle une nouvelle économie est lentement en train d’être forgée. Un tel système pourrait sans doute être désigné comme une « communauté pluraliste » pour rendre compte des différentes formes de propriété commune. Mais, quel que soit le nom qu’on lui donne, il est temps de commencer à discuter très ouvertement de ce système et d’affiner ses éléments pratiques. De plus en plus d’Américains étant contraints à se poser des questions fondamentales sur la vie empruntée par leur nation, nous devons commencer à offrir des réponses.
Gar Alperovitz
Traduit, présenté et annoté par Patrick Silberstein
[1] Gar Alperovitz est membre du bureau directeur du New Economics Institute, membre fondateur de Democracy Collaborative et du cabinet fantôme vert des États-Unis. Il a notamment publié America Beyond Capitalism: Reclaiming our Wealth, Our Liberty, and Our Democracy, John Wiley & Sons, 2004 ; et What Then Must We Do?: Straight Talk about the Next American Revolution, Chelsea Green, 2013.
[2] André Gorz, « Réforme et révolution » (1966), dans Le Socialisme difficile, Le Seuil, 1967.
[3] Dans le paragraphe suivant, Gar Alperovitz note que tout en se définissant comme partisan d’un « socialisme démocratique » et d’un système où les travailleurs-euses soit propriétaires des entreprises, Bernie Sanders se distancie de la propriété étatique des entreprises.
[4] Coopérative de travailleur-euses d’aide à domicile installée dans le Bronx (New York). Fondée en 1985 par douze salarié-es, son effectif s’élève aujourd’hui à plus de 2000 personnes. Elle forme chaque année 600 chômeuses ou salariée à faible salaire.
[5] Initiative lancée en 2008 notamment par la mairie et l’hôpital universitaire et destinée à créer des emplois salariés dans les quartiers défavorisés. Il s’agit de « construire une économie locale à partir de la base » et d’aider à la création d’un réseau de coopératives locales « vertes » plutôt que de subventionner les entreprises privées pour les inciter à s’y installer.
[6] Dans le paragraphe suivant, l’auteur évoque très succinctement les « limites » des formes spécifiques de l’actionnariat ouvrier aux États-Unis. Il souligne toutefois que, selon lui, l’actionnariat ouvrier, contribue à la diffusion de l’idée de ce que pourrait être une « propriété démocratique » contribue à la diffusion de l’idée de ce que pourrait être une « propriété démocratique ». L’United Steelworkers (syndicat des sidérurgistes) cherche de son côté à construire de nouvelles relations entre coopératives et syndicats.
[7] La ville de Burlington a eu Bernie Sanders comme maire de 1981 à 1989 qui est actuellement sénateur du Vermont depuis 2007.
[8] Le Burlington Community Land Trust (BCLT), fondé en 1984 par les élus municipaux, les associations de quartiers et de locataires, est une société privée à but non lucratif reconnue d’utilité sociale. Le BCLT exerce sa compétence aujourd’hui à l’échelle d’un territoire comportant trois comtés et 212 000 habitants. Il compte 6000 membres, environ 500 logements en accession à la propriété et 1500 logements locatifs.
[9] En 1918, une coalition progressiste, menée par les fermiers lassés de leur dépendance à l’égard des compagnies céréalières, des compagnies de chemin de fer et des banques, ayant remporté les élections, la nouvelle législature décide la création d’une banque et d’une minoterie publique.
[10] Voir texte sur l’autogestion aux usa/site/encyclopédie
[11] E. F. Schumacher, Small is beautiful. Une société à la mesure de l’homme, Le Seuil, 1979.
[12] En vertu de la loi anti-trust, un tribunal ordonna le démembrement de la compagnie pétrolière monopolistique Standard Oil en 34 sociétés indépendantes.
[13] Gar Alperovitz fait ici référence à un des grands travaux mis en œuvre par le New Deal, l’aménagement de la vallée du Tennessee sous l’égide d’une fédérale, la Tennessee Valley Authority. Roosevelt avait imaginé que dans un deuxième temps l’agence serait décentralisée en sept entités plus petites. La tentative d’Obama de la privatiser en 2013 avait été défaite par des élus… républicains inquiets pour leurs électeurs de l’augmentation du prix de l’électricité et de la baisse de revu de leur État que cela pourrait entraîner.