1er Mai 2017: les étudiant-es de l’Université d’Oberlin (Ohio, États-Unis) boycottent le restaurant universitaire pour exiger la rupture du contrat accordé par les autorités universitaires à l’entreprise mal nommée Bon Appetit (ça ne s’invente pas !). Selon Jeeva Muhil, Eliza Guinn et Michael Kennedy de la Student Labor Action Coalition (SLAC), il s’agit de faire de cette journée un moment de «défense des intérêts étudiants et des droits des travailleur-es du campus». Après avoir au cours du mois d’avril rencontré l’union locale de l’United Auto Workers (UAW), le syndicat qui représente les salarié-es de Bon Appetit, la SLAC décide d’organiser une journée d’action pour protester à la fois contre la mauvaise qualité des repas, le management de l’entreprise (licenciements, bas salaires, harcèlement, etc.) et les liens entre Bon Appetit et l’industrie des prisons privées.
«Si le personnel du restaurant universitaire avait la liberté de déterminer les menus et les achats», écrivent les responsables de la SLAC, cela permettrait d’éviter l’énorme gaspillage engendré par la piètre qualité de la nourriture et de ramener les étudiants vers le restaurant universitaire.
Un boycott et un pique-nique alternatif sont ainsi organisés pour «soutenir l’aspiration du personnel à l’autogestion», déclare encore la SLAC. Il s’agit également de permettre aux salarié-es qui ne peuvent se mettre en grève de participer à l’action sans affronter la répression patronale. C’est aussi une façon, ajoutent les responsables de la coalition, d’organiser sur le campus un dialogue permanent entre étudiant-es et travailleur-euses.
La coalition revendique ainsi l’autogestion du restaurant universitaire comme une alternative au remplacement d’une firme par une autre : «Nous voulons un restaurant universitaire autogéré où le personnel et la communauté étudiante prendront les décisions et seront les interlocuteurs de la direction de l’Université. »
Bon dodo
Toujours sur le campus d’Oberlin, la coopérative étudiante (OSCA) loge près de 200 étudiants dans quatre résidences et en nourrit près de 600 dans trois restaurants. Budget 2 millions de dollars! À noter qu’il existe des coopératives homologues ur d’autres campus, notamment à Berkeley et Ann Arbor.
L’OSCA est entièrement géré par les étudiant-es qui sont à la fois usagers et «producteurs» (cuisine, entretien, administration, etc.). Chacun-e fournit au minimum une heure de travail par semaine
L’OSCA gère également une épicerie communautaire où l’on trouve les produits d’une « coopérative sœur » du Nicaragua…
Certes le système s’en accommode, mais nul doute que ça change (un peu) la vie et (un peu) la donne.