Cinq ans après que les ouvrièr·es de LIP (1973) aient décidé, face un plan de licenciements, de fabriquer des montres, de les vendre et de se payer, la vague autogestionnaire touche la banlieue parisienne, à Vincennes, où les ouvrier·es décident de faire de même, mais au lieu de montres ce sont des madeleines qu’ils et elles vont produire. Quand la biscuiterie Azur a été rachetée début 1977, le nouveau patron n’avait qu’une seule idée : acquérir la marque, la technologie et les machines et jeter ses ouvrièr·es. Très rapidement, les travailleur·euses (en majorité des femmes) se voient contrain·es d’engager la lutte pour défendre leur emploi et leur outil de travail. Aussi dès qu’ils et elles apprennent le dépôt de bilan, l’occupation de l’usine est décidée ; nous sommes en août c’est-à-dire en pleine période de congés payés mais l’occupation est vitale pour éviter le transfert du matériel de production à Pons (Charente-Maritime). Après plusieurs semaines de lutte, les travailleur•euses de la biscuiterie Azur, à Vincennes (Val-de-Marne) relancent, le 25 septembre 1978, la production de madeleines et décident de les vendre. Ils et elles entendent ainsi s’opposer à la liquidation de l’entreprise et aux cent soixante-quatorze licenciements… Selon les responsables de la CFDT, majoritaire dans l’entreprise, l’activité de la biscuiterie peut et doit continuer : « Certes, il faut des investissements et une politique commerciale correcte, mais quelle production peut s’en passer ? »
Nous reproduisons ici le tract de la section syndicale CFDT.