Fralib-ministereAprès s’être vu retoquer son troisième Plan de « Sauvegarde » de l’Emploi le 28 février dernier, le groupe Unilever adopte une position dure en arrêtant unilatéralement le paiement des salaires depuis le mois d’avril. Le conseil des Prud’hommes devra se prononcer le 6 juin. Les salariés ont été reçus à l’Elysée vendredi 17 mai. Plus que jamais, la solidarité doit s’organiser.

Ce vendredi 17 mai, une centaine de salariés s’introduisent au Ministère de l’agriculture pour demander un rendez-vous avec le Président de la République qu’ils ont rencontré à plusieurs reprises alors qu’il était candidat socialiste. Lors de la campagne électorale, celui-ci s’était montré favorable au projet de reprise de l’entreprise par les salariés (cf. meeting du 24 février 2012). En début d’après-midi, ils ont été reçus à l’Elysée par un conseiller de François Hollande en charge de leur dossier.

Voilà maintenant plus de 960 jours que ce conflit s’éternise. Le groupe Unilever, propriétaire de Fralib, entend fermer l’usine de conditionnement de thés et d’infusions de Gemenos (13) afin de délocaliser la production à Katowice en Pologne. A cette perspective, les salariés de Fralib et les sections syndicales, CGT et CFE-CGC, opposent un projet de reprise de leur entreprise en SCOP qui maintiendrait la production sur place et une relance de la production locale d’arômes naturels en lieu et place des arômes chimiques actuellement utilisés par le groupe. Pour permettre qu’émerge ce projet, les salariés exigent d’Unilever la cession de la marque marseillaise centenaire Eléphant ainsi qu’un plan de commandes et d’approvisionnements dégressifs sur quelques années qui permettrait à la nouvelle entité de trouver de nouveaux fournisseurs et débouchés commerciaux.

Par deux fois, le Tribunal d’Instance a débouté le PSE (Plan de « Sauvegarde » de l’Emploi) présenté par Unilever, ce groupe étant dans l’incapacité de justifier une perte de rentabilité du site. En effet, cette entité se fournissait et vendait exclusivement auprès du groupe, ce dernier contrôlant à la fois les prix d’achat et de vente. Le 28 février dernier, le Tribunal d’Instance a rejeté un troisième PSE au motif que celui-ci n’intégrait pas la totalité des salariés – certains ont préféré quitter l’entreprise entre-temps – et invitait le groupe à présenter un nouveau PSE.

On aurait alors pu penser que des négociations enfin sérieuses allaient s’engager entre les salariés et la direction du groupe, mais cette dernière va prendre une position dure et absolument inédite. Elle annonce qu’elle cessera de payer les salaires à partir du mois d’avril 2013, estimant que, faute d’avoir des moyens de production (le site ainsi que les machines ont été acquis par la Communauté Urbaine de Marseille en septembre 2012), ils n’ont plus d’obligation de maintenir les contrats de travail. C’est ce qui a amené les salariés à saisir en référé le conseil des Prud’hommes le 16 mai. Ce tribunal rendra sa délibération le 6 juin.

Unilever doit négocier. La SCOP Thés et Infusions vivra.

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