Les enfants (mais aussi les grands) aiment les glaces, surtout à l’approche des beaux jours. Or, avec les élections municipales, on se rapproche du printemps… Qu’ont à voir les glaces avec les élections municipales et l’autogestion ? A première vue, peut-être rien. Mais regardons-y de plus près…
Par exemple, imaginons qu’à Carcassonne le conseil municipal veuille favoriser l’autogestion en soutenant des expériences coopératives de reprises d’entreprise. Cela tombe bien : il y a les ex-Pilpa qui reprennent la production avec la SCOP La Fabrique du Sud ! Avec le printemps puis l’été, les plages sont proches. D’autres communes du littoral pourraient décider d’établir des conventions d’occupation saisonnières pour les ex-Pilpa afin qu’ils y vendent des glaces. Les enfants – et les plus grands – de la région en seraient heureux.
Mais voyons plus loin que le littoral. A Lyon, à Nantes, à Paris et dans bien d’autres villes, les enfants aiment aussi les glaces. On pourrait, de temps en temps, en manger à la cantine des écoles, et ce faisant, le Conseil de Paris pourrait passer un marché avec La Fabrique du Sud.
Et il n’y a pas que les glaces : il y a bien d’autres domaines dans lesquels les municipalités pourraient s’engager en faveur des entreprises reprises par leurs salariés sous forme coopérative. Après tout, cela coûterait beaucoup moins cher que les Partenariats Publics Privés (PPP) qui ne profitent qu’aux grandes firmes et à leurs actionnaires.
Car pour nous, l’enjeu des élections municipales ne se limite pas aux questions des formes de la démocratie locale et va bien au-delà. Nous avons noté dans nos colonnes quelques actions impliquant des collectivités territoriales. Les municipalités interviennent dans l’économie, elles peuvent préempter des locaux, les affecter à des commerces ou des industries plutôt coopératifs, non polluants, respectueux des droits des travailleurs, y associer les habitants, les usagers et les consommateurs aux décisions en la matière.
Et puisqu’on approche du printemps, comment ne pas penser au temps des cerises, à la Commune de 1871 qui, parmi bien d’autres mesures, réquisitionna les entreprises désertées par leurs propriétaires pour les remettre aux mains de leurs travailleurs. Près d’un siècle et demi plus tard, ne serait-il pas temps de s’y remettre ?