Au cours des quatre années de gouvernance néolibérale de Mauricio Macri (2015-2019), les entreprises récupérées par les travailleur-se-s (ERT) firent preuve d’une résistance énorme pour continuer à produire. Elles espéraient bénéficier d’un répit et d’un soutien de la part du nouveau président de la nation argentine, Alberto Fernández, péroniste de centre-gauche, qui prit ses fonctions le 10 décembre 2019. C’était sans compter avec la pandémie, qui allait sévir et affecter le secteur économique, dont les ERT. Pourtant, pour la première fois, plusieurs militants historiques du processus de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s et universitaires spécialistes de ce mouvement étaient appelés à occuper des responsabilités dans des ministères et organismes liés à l’économie sociale à partir de 2020. Nous allons analyser ici brièvement ces évolutions.
La résistance aux politiques néolibérales
Les politiques conduites sous la présidence de Mauricio Macri auront affecté le mouvement des ERT argentinesi. La mise en œuvre de mesures macroéconomiques néolibérales qui se traduirent par l’ouverture des importations, la perte de pouvoir d’achat, la baisse de consommation et de la production, des augmentations exorbitantes des services de l’énergie électrique, du gaz et de l’eau, le tout combiné avec le démantèlement des programmes gouvernementaux d’assistance, comme celui du Travail autogéré (PTA) furent un coup terrible porté à ce secteur. Beaucoup d’ERT se retrouvèrent paralysées ou presque du fait d’augmentations exorbitantes ciblées du prix de l’énergie. Certaines ont accumulé des dettes énormes comme l’Hôtel Bauen, les trois usines de céramique de Neuquén (dont FaSinPat- ex.Zanón). Et, la dévaluation survenue après l’accord avec le FMI en juin 2018 ne fit qu’amplifier le phénomène.
Malgré un contexte politique, économique et social extrêmement difficile, le nombre d’ERT a continué à croître au cours de ces années. Le relevé d’octobre 2018 dénombrait 384 ERT contre 367 en décembre 2015, soit un solde positif de dix-septii. Mais, si le nombre de cas d’entreprises avait augmenté, celui de travailleur-se-s avait diminué en passant de 16 000 à 15 525. Une vingtaine d’ERT avait fermé leurs portes pour difficultés économiques ou judiciaires au cours de la période. Les plus affectées au niveau économiques étaient principalement des entreprises industrielles parmi lesquelles trois du secteur de la métallurgie, trois imprimeries, deux usines de céramique, deux fabriques textiles mais aussi le seul chantier naval récupéré, qui fut revendu. Mais parmi les nouvelles ERT (37), il y avait également des entreprises industrielles, principalement dans l’intérieur du pays, avec parfois l’appui de gouvernements provinciaux. Parmi les fermetures, il y avait également des situations d’épuisement de certains collectifs pour lesquels il n’y avait pas eu de renouvellement générationnel permettant de franchir cette étape de difficultés extrêmes.
Pour les auteurs du rapport de 2018, la « résistance continue d’être une qualité intrinsèque des travailleur-se-s du processus de récupération d’entreprises en Argentine ». Mais elle s’exprime également par « la contestation et la mobilisation, […] avec leur participation aux manifestations syndicales afin de rendre visibles leurs problèmes à l’extérieur de leur secteur d’influence ». À ce titre, le secteur des ERT « continue de bénéficier d’une grande légitimité sociale malgré les attaques des médias hégémoniques inédites à leur encontre ». En conclusion, dans un contexte complexe et très difficile de destruction d’activités productives, le secteur « montre une capacité de résistance énorme en continuant à produire, en faisant émerger de nouvelles coopératives. De nouveau, la classe ouvrière montre le chemin pour récupérer ses droits et se dignité »iii.
Économie des travailleur-se-s en temps de pandémie
Comme un symbole, en octobre 2020, l’hôtel Bauen baissait les rideaux après 17 années sous gestion ouvrière. Les travailleuses et les travailleurs du Bauen, qui résistèrent de manière héroïque contre les différentes tentatives d’expulsion judiciaires et policières, étaient contraint-e-s d’interrompre leur combat et cette expérience autogestionnaire emblématique faute de moyens pour maintenir l’immeuble en état. Après être parvenu à surmonter la période de pouvoir macriste, c’est donc la pandémie qui leur aura donné le coup de grâce. De 2003 à 2020, l’hôtel Bauen fut le lieu de rassemblement de tout le mouvement des ERT, de la gauche sociale et mouvementiste de Buenos Aires, de l’Argentine mais aussi de l’Amérique latine. Evo Morales, Hugo Chávez et autres dirigeants sociaux et politiques y passèrent également. En 2017, il accueillit l’inauguration de la VIe rencontre internationale de l’économie des travailleur-se-s. Mais si les travailleur-se-s ont abandonné l’hôtel, ils/elles ont décidé de maintenir la coopérative, l’espace coopératif Bauen, pour reconvertir l’activité sous une autre forme dans un autre immeuble et continuer ainsi d’écrire une page illustre de l’histoire du mouvement ouvrier autogestionnaire argentin. Ils ont été accueillis provisoirement dans des locaux de la Centrale des travailleurs argentins (CTA).
En décembre 2020, la publication d’un rapport rédigé par l’Institut national des associations et de l’économie sociale (INAES) et le programme « Facultad Abierta » portant sur l’impact sanitaire et productif de la pandémie sur les coopératives de travail et les entreprises récupérées montrait que globalement ces structures autogestionnaires avaient eu du mal à capter les mesures d’assistance de l’Étativ. Dans un contexte, qui a fortement impacté l’économie argentine, déjà très affectée par la gestion néolibérale des années Macri, avec la chute du PIB, l’augmentation de la pauvreté et du chômage, etc. des aides publiques ont été développées pour soutenir les unités productives et fournir une assistance aux secteurs les plus vulnérables de la population. Pour les auteurs, ces politiques de soutien mis en œuvre par le pouvoir péroniste sont parvenues à contenir les pires effets de la crise, qui sans les aides publiques auraient pu être pire que celle de décembre 2001. Mais l’impact économique et social de la pandémie pour le secteur autogéré de l’économie est plus difficilement mesurable. De par leur statut juridique (en partie non résolu, s’agissant des ERT), ces structures, tout comme les secteurs informels et de l’économie populaire, n’étaient pas toujours éligibles aux subsides du programme d’Assistance au travail et à la production (ATP) qui a concerné des dizaines de milliers d’entreprises et plus de deux millions de travailleur-se-s. L’intérêt de ce rapport a également été de montrer l’utilité d’orienter les politiques publiques vers la reprise de l’activité et de soutenir le secteur coopératif.
Récemment, lors d’une interviewv, Andrés Ruggeri, anthropologue, directeur du programme « Facultad Abierta » et principal animateur du réseau de l’économie de travailleur-se-s, confirmait que « les ERT ont été particulièrement affectées par la pandémie et que le bilan est très inégal. Les ERT qui étaient en meilleure condition économique avant la pandémie sont celles qui semblent avoir le mieux résisté et les autres ont souffert beaucoup plus et il y a eu des fermetures importantes comme celle du Bauen ». Il indiquait également « que des entreprises ont été récupérées pendant la pandémie ces deux dernières années ». En outre, il insistait sur la nécessité « que l’État apporte des aides plus importantes. Je ne sais pas s’il va y avoir plus de fermetures mais la situation va continuer à être difficile pour les ERT ».
Reconnaissance et/ou institutionnalisation du mouvement ?
Pour la première fois depuis le début du processus de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s, plusieurs acteurs historiques du mouvement, et non des moindres, ont intégré des ministères ou des organismes publics. Ils assurent leurs responsabilités de directeur de service, de coordinateur ou de conseiller, au sein d’un gouvernement péroniste de centre-gauche. C’est, assurément, une première reconnaissance politique à un niveau institutionnel du mouvement des ERT, initié il y a plus d’une vingtaine d’années.
Nous présenterons ici succinctement quatre d’entre-eux :
- Eduardo Murúa, ex Montonero et syndicaliste, opposant à la bureaucratie dans la métallurgie. Il fut un précurseur pour la récupération d’entreprises par les travailleur-se-s en étant à l’origine de la récupération de l’usine métallurgique IMPA à Buenos Aires dès 1998. Il impulsa alors d’autres modalités de lutte et reprit le slogan du Mouvement des « sans-terres » brésilien : « Occuper, résister, produire ! », qui allait résonner dans toute l’Argentine lors de la crise de 2001vi. Il créa ensuite la première organisation du secteur le Mouvement national d’entreprises récupérées (MNER) en 2001. Il a été nommé Directeur de politiques d’inclusion économique au sein du ministère du Développement social, qui dispose de lignes budgétaires pour soutenir les ERT.
- José Abelli, de Rosario (Province de Santa Fe), il fut le premier président du MNER et créa ensuite la Federación « Autogestión, Cooperativismo, Trabajo » (ACTRA). Il a conseillé les travailleur-se-s pour la récupération de dizaines d’entreprises dans l’ensemble du pays. Il a été nommé conseiller auprès du ministre du développement productif.
- Francisco « Manteca » Martínez, leader de la lutte emblématique pour la récupération et l’expropriation de l’usine Textiles Pigüé (ex.Gatic) en 2004-2005vii. Il fut président de la coopérative du même nom, qui regroupe 150 travailleur-se-s dont 130 associé-e-s, située à Pigüé (ville de 20 000 habitant-e-s créée par des colons français originaires de l’Aveyron). Il est actif au sein du réseau international de l’économie des travailleur-se-s. Il a été nommé responsable du secteur des entreprises récupérées au sein de l’INAES en juin 2020.
- Andrés Ruggeri, fondateur du programme Facultad Abierta au sein de l’université de Buenos Aires, il a dirigé les différentes enquêtes sur les ERT depuis 2002 et a créé le réseau international de l’économie des travailleur-se-s, qu’il continue d’animer. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le sujetviii. Il a été nommé coordinateur du Conseil consultatif de l’INAES.
Il semble prématuré de tirer un bilan de ces nominations de militants et universitaires pour occuper des fonctions de responsabilité dans des ministères ou organismes publics au niveau national. Tout d’abord, au regard de la période qui a été largement perturbée par la pandémie. Ensuite, parce que ces nominations sont récentes et qu’il faut du temps pour obtenir des résultats, particulièrement en politique. Nous nous limiterons ici à lister quelques réactions des intéressés. En préalable, il est utile d’indiquer la création d’un registre national d’ERT par l’INAES et la définition adoptée pour caractériser les ERT : « On entend par entreprise récupérée toute entreprise sous gestion de ses travailleurs et travailleuses, constituée en coopérative de travail et provenant d’une entreprise antérieure qui pour faillite, démantèlement, abandon de l’entrepreneur ou autres causes ont entraîné sa fermeture et sa reprise par ses anciens travailleurs »ix.
Pour José Abelli, le transfert de l’INAES du ministère du Développement social à celui du Développement productif « fut un premier grand changement » et « une plaine reconnaissance » du secteur. En effet, il estime que le « Développement social est lié aux politiques d’assistance et par une décision du président (Alberto Fernández) nous obtenons que se réalise une demande historique du secteur qui est de considérer les coopératives de production comme une partie de l’économie, de la génération de richesse, des chaînes de valeur »x.
Eduardo Murúa valorise son action : « le bilan de la dernière année (2020) a été très positif malgré la pandémie. Au sein du ministère du Développement social, la plupart des ressources devaient aller aux secteurs les plus pauvres et non à nous, qui au moins avions des emplois. Pour notre secteur, il y avait un budget réduit, mais en tout cas nous avons réussi à faire en sorte que toutes les entreprises récupérées reçoivent une compensation salariale et pour beaucoup d’accéder à des subventions pour acheter des machines ou des matières premières, et nous avons 65 projets qui vont sortir »xi.
Il valorise la récupération de Farmacoop, qualifié de « premier laboratoire récupéré au monde », même si elle est antérieure à sa prise de fonction puisqu’elle date de 2019. Néanmoins, ce laboratoire a joué « un rôle actif avec la pandémie car il a commencé à fabriquer du gel hydroalcoolique et, en alliance avec Conicet, l’Université de La Plata et l’INTI (Institut national de technologie industrielle), ils ont développé le premier test rapide qui a été produit en Argentine pour détecter les anticorps COVID-19 »xii.
Quant à Andrés Ruggeri, il pointe certaines limites observées à ce stade : « nous sommes plusieurs camarades qui ne pensons pas toujours la même chose, qui avons différentes responsabilités mais nous ne sommes pas parvenus à obtenir une politique consistante. Il y a un type d’actions au sein du ministère de Développement social, d’autres au Développement productif. Il y a différentes conceptions et il en coûte de se mettre d’accord et surtout de passer au concret, il y a bien deux ou trois choses que nous sommes en train de travailler mais qui n’en finissent pas de se concrétiser » et de préciser :« L’une concerne les changements législatifs et réglementaires, l’autre des stratégies de financement cohérentes et, dans le cas des entreprises récupérées, une politique plus claire en matière d’accompagnement et de sortie de situation précaire »xiii.
Depuis plus de vingt cinq années, le processus de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s argentin-e-s a été continu, avec des accélérations pendant et après les crises de 2001 et 2008. Il est passé de 29 ERT en 2000 (réel début du processus en 1994) à 128 en avril 2003xiv, à 161 en 2005 (6 900 travailleur-se-s)xv, à 205 en mars 2010 (9 362 travailleur-se-s)xvi, à 311 fin 2013 (13462 travailleur-se-s)xvii, 367 en décembre 2015 (15 948 travailleur-se-s)xviii, 384 en octobre 2018 (15 525 travailleur-se-s)xix. Dans l’attente du prochain relevé, il y aurait 417 ERT aujourd’hui.
Ce mouvement autogestionnaire est parvenu à traverser des étapes économiques et politiques délicates mais il n’a cessé de s’amplifier et de s’ancrer en profondeur dans la culture ouvrière du pays au cours de toutes ces années. Nous l’avons vu avec la résistance à la politique néolibérale du gouvernement de Macri et avec la pandémie pendant laquelle 84% des ERT ont continué à produire. Avec le temps, ce mouvement a obtenu une reconnaissance institutionnelle mais nul doute qu’il saura préserver son autonomie.
Précédents articles rédigés sur le sujet par l’auteur
– « Un processus continu de récupération d’entreprises en Argentine », Janvier 2017, Association Autogestion, 5 Janvier 2017, http://www.autogestion.asso.fr/?p=6604 & Alter Autogestion, 3 janvier 2017 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2017/01/un-processus-continu-de-recuperation.html ; Autogestion : l’Encyclopédie internationale, Syllepse / Association pour l’autogestion, Tome 7, 2019, p.22-27.
– « Les entreprises récupérées menacées par la politique de Macri », Association autogestion, 7 Juillet 2016, http://www.autogestion.asso.fr/?p=6184 & Alter Autogestion, 6 juillet 2016 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2016/07/les-entreprises-recuperees-menacees-par.html
– Co-rédaction avec Nils Solari de la préface du livre d’’Andrés Ruggieri, Occuper, Résister, Produire – Autogestion ouvrière et d’entreprises récupérées en Argentine, Syllepse, Avril 2015, p.9-12 ; Association Autogestion : http://www.autogestion.asso.fr/?p=5098
– « Quand les entreprises récupérées s’organisent par branche professionnelle, l’exemple argentin de « Red Gráfica cooperativa », Association Autogestion, 11 décembre 2014 : http://www.autogestion.asso.fr/?p=4773 ; Alter Autogestion, 17 décembre 2014 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2014/12/quand-les-entreprises-recuperees.html & « Red Gráfica Cooperativa, un réseau pour s’émanciper des lois du marché », Autogestion : l’Encyclopédie internationale, Syllepse / Association pour l’autogestion, Novembre 2015, p.185-188.
– « Récupérations d’entreprises en Argentine – Entretien avec Andrés Ruggeri », (Interview, traduction et annotations), Contre Temps, n°22 – Eté 2014, p.109-113 ; « Occuper, résister, produire », Autogestion : l’Encyclopédie internationale, Syllepse / Association pour l’autogestion, Novembre 2015, p.173-177 ; Alter Autogestion, 22 juillet 2014 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2014/07/recuperation-dentreprises-en-argentine_22.html
– « Eléments saillants du IVe relevé des entreprises récupérées en Argentine », Mai 2014 ; Alter Autogestion, 10 mai 2014 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2014/05/elements-saillants-du-ive-releve-des_10.html
– « Plus de 60 entreprises récupérées ces trois dernières années en Argentine », Rouge & Vert, n°378, Avril 2014, p.3-4 ; Association Autogestion, 28 avril 2014 : http://www.autogestion.asso.fr/?p=4227 & Alter Autogestion, 28 avril 2014 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2014/04/plus-de-60-entreprises-recuperees-ces.html ; « Plus de 60 entreprises récupérées entre 2010 et 2013 », Autogestion : l’Encyclopédie internationale, Syllepse / Association pour l’autogestion, Novembre 2015, p.180-185.
– Programa Facultad abierta, « Argentine : des Cahiers pour l’Autogestion / Cuadernos para la Autogestión », Association Autogestion, 27 novembre 2013 : http://www.autogestion.asso.fr/?p=3651 ; Alter Autogestion, 24 juillet 2013 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2013/07/argentine-des-cahiers-pour-lautogestion.html
– « Les entreprises récupérées par les travailleurs en Argentine », Dossier, Association Autogestion, 31 octobre 2012 : http://www.autogestion.asso.fr/?p=2071
– « Argentine : les entreprises récupérées se consolident ! », Rouge & Vert, n°318, Janvier 2011, p.13-16 ; Alter Autogestion, 3 janvier 2011 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/argentine-les-entreprises-recuperees-se.html ; Repris sous le titre : « Consolidation des entreprises récupérées », Autogestion : l’encyclopédie internationale, Format numérique, Syllepse / Association pour l’autogestion, Novembre 2015, p.145-153.
– « Entreprises récupérées en Argentine – « Occuper – résister – produire », Coll. Lucien Collonges (Coord.), Autogestion hier, aujourd’hui, demain, Syllepse, avril 2010, p. 371-383. Repris sous le titre « Capitale mondiale des entreprises récupérées (La) », Autogestion : l’encyclopédie internationale, Format numérique, Syllepse / Association pour l’autogestion, Novembre 2015, p.131-145 ; Alter Autogestion, 8 janvier 2011 : http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/les-entreprises-recuperees-en-argentine.html
– « Argentine : entreprises récupérées », Synthèse du deuxième rapport sur les entreprises récupérées par les travailleurs de l’Université publique de Buenos Aires », Rouge et Vert, n° Vert n°241, juin 2006, p14-16 ; Alter Autogestion, 19 mars 2009 : http://alterautogestion.blogspot.com/2009/03/argentine-entreprises-recuperees-2.html
– « Argentine : Entreprises récupérées ou « autogérées », janvier 2004, Rouge et Vert, n° 206, juin 2004, p.8-13 ; Alter Autogestion, 19 mars 2009 : http://alterautogestion.blogspot.com/2009/03/argentine-entreprises-recuperees.html
i Richard Neuville, « Les entreprises récupérées menacées par la politique de Macri », Association Autogestion, 7 Juillet 2016 : https://autogestion.asso.fr/les-entreprises-recuperees-menacees-par-la-politique-de-macri/ ;
Richard Neuville, « Un processus continu de récupération d’entreprises en Argentine », Association Autogestion, 5 janvier 2017 : https://autogestion.asso.fr/un-processus-continu-de-recuperation-dentreprises-en-argentine/ ;
« Las empresas recuperadas por los trabajadores en los comienzos del gobierno de Mauricio Macri. », Estado de situación a mayo de 2016. Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, Secretaría de Extensión Universitaria y Bienestar Estudiantil, Facultad de Filosofía y letras, Universidad de Buenos Aires, Mayo de 2016, 35p. Consultable sur le site Recuperadas: http://www.recuperadasdoc.com.ar/informe-mayo-2016.pdf
ii Andrés Ruggeri (Dir), « Las empresas recuperadas por los trabajadores en el gobierno de Mauricio Macri. Estado de situación a octubre de 2018. », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas. Octobre 2018, consultable sur le site Recuperadas : https://www.recuperadasdoc.com.ar/VI-Informe-Situacion-ERT-2018.pdf
iii Op. cit.
iv INEAS y Facultad abierta, Cooperativas de trabajo y empresas recuperadas durante la pandemia: impacto sanitario y productivo y alcances de las medidas de asistencia del Estado, Informe de encuesta nacional, Buenos Aires, Diciembre de 2020. Consultable sur le site Recuperadas: https://www.recuperadasdoc.com.ar/INFORMERECUPERADASASPO.html
v Interview d’Andrés Ruggeri par Mario Hernandez, Émission “¿Sin Salida?” Radio FM La Boca (90.1), Buenos Aires, le 21 septembre 2021. https://www.fmlaboca.com.ar/
vi Baptiste Bloch, « Eduardo Murua : le Montonero qui récupérait des entreprises », Blog ¡Ocupar, resistir, producir!, Médiapart, 11 février 2011 : https://blogs.mediapart.fr/baptiste-bloch/blog/110211/eduardo-murua-le-montonero-qui-recuperait-des-entreprises
vii « INAES designa a Francisco Martínez en área cooperativas de empresas recuperadas », Social y Solidaria, https://socialysolidaria.com/inaes-designa-a-francisco-martinez-en-area-cooperativas-de-empresas-recuperadas/
Richard Neuville, « L’économie des travailleur-se-s », une rencontre sud-américaine porteuse de perspectives », Association Autogestion, 4 nov. 2014 : https://autogestion.asso.fr/leconomie-des-travailleur-se-s-une-rencontre-sud-americaine-porteuse-de-perspectives/
viii Livre traduit en français, Andrés Ruggeri, Occuper, résister, produire, Syllepse, Avril 2015, 190 p. https://www.syllepse.net/occuper-resister-produire-_r_74_i_631.html
ix Registro Nacional de Empresas Recuperadas – INAES : https://www.argentina.gob.ar/inaes/registro-nacional-de-empresas-recuperadas
x « Empresas recuperadas: un sector que se construyó en la crisis », La Capital, 25 de Julio de 2021 : https://www.lacapital.com.ar/economia/empresas-recuperadas-un-sector-que-se-construyo-la-crisis-n2676187.html
xi « Quién es Eduardo Murúa, el funcionario de Alberto Fernández que fue enemigo de Lorenzo Miguel, asesoró a Hugo Chávez y se reúne con el Papa », Infobae, 13 fev. 2021 : https://www.infobae.com/politica/2021/02/13/quien-es-eduardo-murua-el-funcionario-de-alberto-fernandez-que-fue-enemigo-de-lorenzo-miguel-asesoro-a-hugo-chavez-y-se-reune-con-el-papa/
xii Voir à ce sujet : Laura Valles, « El hallazgo fue el trabajo conjunto de una empresa recuperada y el sistema universitario nacional – La alianza clave que hizo posible el primer test argentino para detectar anticuerpos de covid », Pagina 12, 20 de enero de 2021 : https://www.pagina12.com.ar/318294-la-alianza-clave-que-hizo-posible-el-primer-test-argentino-p
xiii Interview d’Andrés Ruggeri par Mario Hernandez, Émission “¿Sin Salida?” Radio FM La Boca (90.1), Buenos Aires, le 21 septembre 2021. https://www.fmlaboca.com.ar/
xiv Andrés Ruggeri (Dir), « Informe del relevamiento entre empresas recuperadas por los trabajadores, Las empresas recuperadas en la Argentina », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, abril de 2003 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/Informes%20relevamientos/Informe%20Primer%20relevamiento%202003.pdf
xv Andrés Ruggeri (Dir), « Informe del Segundo Relevamiento del Programa Facultad Abierta, Las empresas recuperadas en la Argentina », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, julio de 2005 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/Informes%20relevamientos/Empresas%20Recuperadas%202005.pdf
xvi Andrés Ruggeri (Dir), « Informe del Tercer Relevamiento de Empresas Recuperadas por sus trabajadores. Las empresas recuperadas en la Argentina, », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, Buenos Aires, Octubre de 2010 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/Informes%20relevamientos/informe_Tercer_Relevamiento_2010.pdf
xvii Andrés Ruggeri (Dir), « Informe del IV relevamiento de Empresas Recuperadas en la Argentina. Las empresas recuperadas en el período 2010-2013 », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, 2014 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/Informe_IV_relevamiento_2014.pdf
xviii Andrés Ruggeri (Dir), « Informe Las empresas recuperadas por los trabajadores en los comienzos del gobierno de Mauricio Macri. Estado de situación a mayo de 2016 », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, 2016 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/informe-mayo-2016.pdf
xix Andrés Ruggeri (Dir), « Las empresas recuperadas por los trabajadores en el gobierno de Mauricio Macri. Estado de situación a octubre de 2018 », Programa Facultad Abierta/Centro de Documentación de Empresas Recuperadas, 2018 : https://www.recuperadasdoc.com.ar/VI-Informe-Situacion-ERT-2018.pdf