On a tout entendu sur la démocratie et elle a connu de nombreuses variantes. Le mot seul ne signifie plus grand chose puisqu’il faut préciser : athénienne, bourgeoise, censitaire, directe, populaire, économique, avancée, délégataire, participative ….
Depuis 150 ans, l’État se cache derrière ce mot pour faire les pires choses et surtout supprimer le pouvoir des citoyens. Aujourd’hui démocratie signifie : « élisez-moi pour cinq ou six ans » et … dès le lendemain le citoyen n’existe plus. Ils le savent et sont devenus méfiant-e-s et se réfugient parfois dans l’abstentionnisme.
Pour exercer leur pouvoir, les citoyens doivent pouvoir suivre les étapes entre une question posée et une décision prise (et réalisée), donner leur avis et s’organiser pour en débattre.
C’est vrai pour le pays, l’Europe, les régions, les départements et les communes.
Prenons l’exemple des communes. Pour que les citoyens et les citoyennes aient le rôle majeur, la démocratie doit être active. Pour être plus qu’un simple mot, il faut trois éléments :
1. Des structures légales qui garantissent le droit de contrôle.
Des « assises de la ville » où les électeurs vérifient que le contrat pris est respecté, et, si les choses doivent évoluer, un lieu ou en débattre. Voir un « observatoire des engagements » (un collectif pluraliste de citoyens indépendants de la municipalité) habilité à auditionner les élus sur l’état d’avancement des engagements.
2. Des moyens réels pour exercer ce contrôle.
Ça commence par l’accès à l’information qui doit être un véritable support d’expressions pluralistes, de regards croisés et différents. Il y a la presse, les médias audio-visuels mais aussi les outils du net. Il y a aussi les affiches.
L’accès à ces médias doit être facilité : la construction même de l’information doit être ouverte aux citoyens et aux diverses associations de citoyens et, par la formation, aux techniques des médias qui ne peuvent être le seul apanage d’une caste.
Les débats doivent être libres. Pour qu’ils aient lieu, il faut des « lieux de débats » : les médias communaux en premier lieu mais aussi des salles de réunions accessibles aux associations de citoyens. Des « maisons de quartier » conçues comme des lieux de vie et de rencontre des habitants disponibles aux associations et aux citoyens. Sans oublier l’accès au Net.
La publicité sur toutes les décisions, les archives et l’obligation de comptes-rendus accessibles.
Les femmes sont trop souvent cantonnées à des activités de citoyennes subalternes. Il faut faciliter leur accès aux fonctions citoyennes. Des moyens spécifiques devraient être à leur disposition et gérés par elles.
Les jeunes sont exclus dans les structures démocratiques « légales » des questions qui les intéressent mais aussi de l’ensemble des sujets. Ils doivent trouver des lieux qui leurs permettent de construire leur citoyenneté.
3. Une volonté de rupture des élus avec les pratiques délégataires.
Dans la municipalité un conseiller (au moins) doit être chargé de la vie démocratique. Son nom et ses moyens doit être connus du conseil mais aussi des citoyens qui peuvent le contacter facilement. Il rend compte de ses activités publiquement et fréquemment.
Ces quelques exemples peuvent se décliner pour les autres structures électives.