Même en août, quand la «France» est sur les plages, le monde bouge. Cette fois il est ébranlé.
La crise économique de 2008 est repartie aux USA et en Europe sur les dettes souveraines en entraînant de nombreuses bourses asiatiques dans son sillage.
Aux USA une bataille de chiffonnier entre l’administration démocrate (qui finalement perdu la partie) et la droite républicaine a complètement décrédibilisé la signature de l’État Américain auprès des marchés. Une des agences de notations en a rajouté une louche en dégradant la note AAA.
En cascade les bourses ont dévissé et les valeurs financières ont sévèrement reculé de 10 à 15 points, voir plus. En Europe la crise qui touchait la Grèce, le Portugal et l’Irlande s’est étendue à l’Espagne et à l’Italie provoquant une chute des valeurs financières jusque moins 40 %. Elle n’est pas terminée à ce jour.
On s’est alors rendu compte que la crise de 2008 reprenait de plus belle et que l’économie mondiale entrait en récession.
Les USA et l’Europe se sont bien gardés de s’en prendre aux marchés ni de nationaliser les banques chancelantes. Pour respecter les crédos du libéralisme, la Banque européenne n’est intervenue qu’à contrecœur. Seule une interdiction des achats à termes, pratique particulièrement spéculative, a été décidée … temporairement.
Nulle part les banques n’ont été sous le contrôle de comités de gestion rassemblant salariés, économistes et usagers qui pourraient imposer le refus des pratiques spéculatives (Voir dans AHAD). Hélas aucun appel en ce sens n’est venu des forces de gauches ni en Europe ni aux USA ni ailleurs. C’est laisser la résolution d’une crise aux responsables de cette crise. Et la crise et la récession ont repris de plus belle.
La récession mine les salariés, les consommateurs et les citoyens par de sévères plans de rigueur imposés dans divers pays d’Europe et aux USA. Et on n’a pas encore tout vu. Une fois les élections passées en France, les mesures de rigueurs seront autrement plus sévères. Seuls les comités de salariés, d’usagers et de citoyens, accompagnés de nationalisation des organismes de crédits, seraient en mesure de stopper la spéculation et relancer les économies qui battent de l’aile. C’est cela l’autogestion dans le secteur financier.
Pendant ce temps les rebelles libyens sont arrivés à Tripoli. C’est la fin probable du satrape Kadhafi et de ses armées de mercenaires. C’est la troisième dictateur qui est chassé. Cela n’a été acquis que par des luttes extraordinairement courageuses qui se payent par des milliers de morts en Libye, en Tunisie, en Égypte, au Yémen et bien sûr en Syrie où, toutes les semaines, les citoyens repartent à l’assaut.
Ces luttes ont d’abord été le fait de mobilisations de femmes et d’hommes qui réclament obstinément leurs droits démocratiques et qui une fois les dictateurs chassés continuent la lutte en réclamant tous leurs droits comme dans la plus grande usine textile d’Afrique, au nord du Caire, ils prennent en charge la production et montrent leur volonté de gérer eux-mêmes. Il montre le chemin de l’autogestion.
Quel sera le prochain pays ou tombera le dictateur ? L’OTAN, l’Europe et les USA voudraient bien monter dans le train des vainqueurs pour calmer le processus mais la mobilisation bouillonne.
En France on n’en finit pas de mettre à jours les canailleries du laboratoire Servier, Il faudrait l’exproprier, le placer sous le contrôle de ses salariés et mettre en place une régie du médicament composée d’experts médicaux indépendants, de membres d’associations d’usagers, etc. Les cliniques privées – qui appartiennent à de grands groupes financiers – et qui se plaignent de la «concurrence déloyale» des hôpitaux publics doivent elles aussi subir le même sort.
Enfin, et pour finir, les travailleurs de Fralib continuent et approfondissent leur lutte qui pourrait bien devenir autogestionnaire. «Buvez du thé, c’est possible, on fabrique, on vend, on se paie». On devrait en boire dans les comités d’entreprises et dans la campagne présidentielle. On y reviendra vite.