La SCOP MyFerryLink, formée par les anciens SeaFrance, réalise aujourd’hui 8 départs quotidiens à partir de Calais. En dépit d’un environnement concurrentiel délicat créé par l’octroi, dès février 2012, d’une licence Calais Douvres à la société DFDS, la SCOP, renforcée par un partenariat avec EuroTunnel, est un acteur avec lequel il faudra compter demain.
Le Tribunal de commerce de Paris a confirmé, mercredi 23 janvier 2013, que les 371 ex-SeaFrance aujourd’hui salariés de la SCOP MyFerryLink allaient récupérer chacun l’indemnité de 25 000 euros prévue par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui renforcera ainsi la trésorerie de la coopérative de quelques 10 millions d’euros.
La navigation a repris en août 2013 pour trois des quatre bateaux de l’ancienne compagnie SeaFrance. EuroTunnel a racheté ces bateaux et les met à disposition de la coopérative pour effectuer des traversées dans le détroit de Calais. Si les derniers chiffres semblent encourageants (50 000 personnes transportées sur les quinze derniers jours de décembre – 4 000 camions sur le mois), l’équilibre n’est pas encore assuré et c’est EuroTunnel qui absorbe une partie significative de la perte. MyFerryLink bénéficie en effet d’un contrat d’affrètement sur trois ans. Pour l’année 2013, MyFerryLink opérera 8 départs de Calais par jour.
La circulation sur le détroit est aujourd’hui dense. Outre P&O et MyFerryLink, la compagnie DFDS qui opérait initialement sur Dunkerque, s’est vue octroyer, dès février 2012, un permis d’exploitation entre Calais et Douvres. Dans ce contexte, l’objectif de MyFerryLink est de capter 12 à 14% du marché fret et jusqu’à 10% du trafic passagers.
L’ancien responsable du Syndicat Maritime Nord (ex-CFDT), Didier Capelle, a été élu Président du Conseil de surveillance de la SCOP. La Direction opérationnelle de l’entreprise a été confiée à Jean-Michel Giguet, ancien dirigeant de Brittany Ferries. Courant décembre, une Assemblée générale de la SCOP a officialisé l’entrée des 450 salariés dans la SCOP. Comme dans beaucoup de SCOP, le capital de la coopérative est renforcé par un prélèvement mensuel de 2% sur les salaires. Les élus du Comité d’entreprise de SeaFrance ont, en outre, voté la dévolution, c’est-à-dire la cession des biens du CE à la SCOP.
Une interview de Jean-Michel Giguet, président du Directoire de la SCOP MyFerryLink par FR3 Nord-Pas-de-Calais :