Référendum en Grande-Bretagne, référendum en Loire-Atlantique. Démocratie ? Plébiscite ? Populisme ? Les résultats en Loire-Atlantique ne sont pas satisfaisants pour la plupart d’entre nous ; les arguments en faveur du « Brexit » ont surtout été orchestrés par ceux qui ont usé et abusé de la xénophobie. D’un autre côté, pour discréditer le peuple (surtout quand il « vote mal »), on dénigre le « populisme », comme si c’est de peuple qu’il fallait changer là où les dirigeants ont fait faillite. Il est même des cas où quand ce peuple vote « mal » (ou peu), on supprime les élections au profit de la désignation, comme en France avec la réforme des conseils de prud’hommes.
Tout référendum est-il démocratique ? Non, loin de là. Il y a d’abord le « référendum plébiscite » qui permet à un « homme providentiel » (Napoléon III, de Gaulle) d’asseoir son pouvoir en mettant en jeu non la question officiellement posée mais son propre statut. Il y a ensuite les conditions de préparation du référendum et ses contours.
Prenons l’exemple des référendum sur les traités européens, Maastricht ou le traité constitutionnel de 2005. Le débat a véritablement eu lieu dans l’ensemble du pays dans les deux cas de figure. Simplement, les élites dirigeantes ont nié le résultat qui ne leur convenait pas (le « non » de 2005) en méprisant celles et ceux qui ont voté non (accusés d’avoir voté par « passion », affectivité, réaction, alors que les partisans du « oui » ont agi par « raison »). Enfin, elles ont signé les traités malgré la volonté générale. Alors qu’en 2005, la gauche du «non» avait été unie et mené une campagne claire et efficace en France, tel n’a pas été le cas en Grande-Bretagne en 2016 où la gauche était divisée, notamment en fonction des territoires : Écosse, Irlande du Nord, Pays de Galles, Angleterre. C’est que se superposent sur la question de l’Europe, les questions sociales et la question que l’on peut qualifier de nationale. À quel niveau la décision ?
Sur le référendum de Notre-Dame des Landes, ce sont les habitants de Loire-Atlantique qui ont voté. Mais qui en a décidé ainsi ? L’aéroport projeté est d’intérêt immédiatement local, quasiment de voisinage (et non du département), autant que national puisque depuis des années, c’est à ce niveau que se sont menés les débats… et les combats. Et qui a décidé de la formulation des questions ? Qu’en est-il de possibilités de présenter des projets différents ? En réalité, la démocratie ne se limite pas à l’exercice référendaire mais à l’existence de débats, d’élaborations de projets pouvant être proposés par divers regroupements, avec concertation, confrontations au sein d’assemblées en préalable à la consultation générale de ratification ou de rejet.
Mais évidemment, tout ceci suppose un autre fonctionnement de la société, et d’autres institutions tant à l’échelon local qu’à l’échelle européenne.
Vous posez la question « le référendum est-il une solution à tout ? » mais vous n’y répondez pas vraiment !!
Le référendum n’est qu’une partie de la démocratie ; une partie indispensable ! Mais pas suffisante :
Il faut associer _éducation_populaire_, _débat_public_ ET _référendum_.
Et à ces 3 conditions là, alors oui, le référendum devient LA solution.
Donc quand vous dites « Les résultats en Loire-Atlantique ne sont pas satisfaisants pour la plupart d’entre nous » je ne suis pas d’accord avec vous. Car, avec plus de 50%, la plupart de la population est satisfaite. Si le non était passé avec 51%, cela voudrait dire que 49% ne seraient pas satisfaits ; ce qui donnerait toujours une majorité de satisfaits.
Le perdant n’est jamais satisfait ! Mais si je suis déçu de ce résultat, cela veut il dire que je suis déçu par le système du référendum ? Non bien sûr !
C’est la décision du peuple et elle est donc souveraine (même si ça me fait mal au ventre de l’accepter)
Je crois en la démocratie et au référendum ! Reste à faire progresser l’éducation populaire et la culture du débat => c’est notre lourde tâche !
Philippe -Membre de Réseau Salariat-