La Makerfaire de Paris s’est temakerfaire_parisnue le 21 et 22 juin 2014 à Paris. Cet évenement célébrant la « maker culture » (fablabs, do-it-yourself,..) a attiré autour de 2500 personnes et était hébergé par le « 104 », établissement culturel de la Ville de Paris dans le XIXème. On y trouve des artistes, des commerçants, mais aussi pas mal d’idées et de pratiques d’appropriation techniques et scientifiques intéressantes pour les autogestionnaires.

Selon le dossier de presse, les Makerfaire existent depuis 2006: « 530.000 personnes ont visité une Maker Faire en 2013 », ce qui représente une « croissance exponentielle ». Pour mémoire, à St-Malo en octobre 2013 s’est tenue la première Makerfaire française, et a attiré autour de 3000 visiteurs. A Paris, 2500 visiteurs sont venus, (à 15€ l’entrée), ce qui est peu compte-tenu de l’ampleur mondiale que prend le mouvement maker (par comparaison, la makerfaire de New-York a attiré 75000 visiteurs en 2013 selon les organisateurs). Les organisateurs attendaient 10000 personnes pour équilibrer financièrement l’événement, mais la publicité donnée à l’événement semble avoir été assez faible.

Toujours selon le dossier de presse, le profil sociologique des makers serait le suivant: des hommes à 88%, dont 97% ont diplôme supérieur, avec un âge moyen de 44 ans. 73% seraient propriétaires, et occuperaient à 66% un emploi dans le privé (les données de l’étude ne sont pas disponibles à notre connaissance).DSC00268

Morceaux choisis
De nombreux thèmes représentés sont importants du point de vue de l’autogestion.
La paillasse est un réseau de passionnés de biologie, qui ont ouvert un lieu d’expérimentation et de partage dans le Sentier à Paris, orienté vers la bio-production accessible à tous, et low-cost.  Parmi les projets discutés à la Makerfaire, :

  • un bioréacteur: milieu de culture permettant de produire des micro-organismes ayant des propriétés intéressantes (algues, levures pour fabriquer de la bière,…)
  • la production d’encre: la production d’encre classique est très polluante, mais il est possible de cultiver une algue qui produit de l’encre.
  • DNA barcoding: « Grace au DNA barcoding il vous est possible de connaître de l’espèce d’une plante, d’un animal, d’un champignon, d’une bactérie, (…) de déterminer si un aliment est OGM ou pas (…) l’origine des viandes alimentaires (morceaux crus ou cuits) dans des produits agro-alimentaires et la présence de mélange de viande venant d’animaux d’espèces différentes ».

Nous avons aussi rencontré des adhérents de ZAUM (Zone d’Agriculture Urbaine de Montreuil/Mozinor), un groupement d’associations dont le but est en général de « rendre la ville comestible », et plus particulièrement de transformer le toît de l’immeuble industriel Mozinor en toît végétalisé. Ils sont pour l’instant en négociation avec les pouvoirs publics locaux.

DSC00263Les robots open-source Poppy  et Inmoov  sont destinés à la pédagogie, à la recherche, et aux passionnés. Leurs concepteurs fournissent la liste détaillées des pièces de ces robots,  ou leurs plans en 3D lorsqu’il faut les imprimer. De même, les cartes électroniques ainsi que les logiciels nécessaires pour la commande des robots sont le plus souvent open-source, ce qui permet de toute refaire chez soi, avec un petit budget.

Business
La Makerfaire -coproduite par « le Fabshop » et le 104- est aussi un salon commercial où de nombreux distributeurs d’imprimantes 3D et de consommables sont présents.

Plusieurs sponsors profitent de l’événement pour faire leur publicité (Mathworks, éditeur de logiciel, qui organisait une compétition de robotique, mais aussi Leroy-Merlin ou Intel), ainsi que plusieurs journaux comme
Make Magazine (fondé en 2005 et appartenant au groupe « O’Reilly Media » spécialisé dans l’edition technique , surtout informatique), ou des concepteurs de cartes électroniques comme dog hunter, partenaire d’Arduino pour certaines cartes.

Liens