« De la lutte de Lip à celle de l’Après M : 50 années de cheminement autogestionnaire en France »

Du 28 au 30 septembre, se tient à Rosario en Argentine la 9e rencontre internationale pour l’économie des travailleuses et des travailleurs. Comme à chaque rencontre, notre association y est présente. Voici l’intervention en son nom faite par Richard Neuville en français, et en espagnol.

Il y a cinquante ans débutait la lutte des travailleurs et des travailleuses de Lip. Elle fut popularisée avec le fameux slogan « On fabrique, on vend, on se paye » décidé  par les grévistes. En 1973, 1 200 ouvrières et ouvriers de l’horlogerie à Besançon défièrent l’ordre et la légalité capitaliste des mois durant en menant une lutte « hors la loi ». Celle-ci s’ appuya sur une démocratie radicale où le comité d’action des grévistes, l’assemblée générale et les sections syndicales CFDT/CGT articulaient leur intervention, au service de la mobilisation et dans l’objectif de construire le rapport de force. C’est notamment l’assemblée générale des grévistes qui décida le 18 juin de relancer la production pour payer les salaires.

A l’époque, leur lutte eut un retentissement exceptionnel en France mais aussi au niveau international. Elle incarna l’insubordination ouvrière des années 68 et la convergence des combats de cette période. Elle rendit vivante, en pratique, l’idée d’autogestion avec la remise en route de la production de montres et le versement de « payes sauvages » pour financer la grève. Elle fut traversée par l’affirmation féministe, la grève des Lip porta en elle les aspirations d’égalité et d’émancipation.

Si l’exemple de Lip ne fut pas le point de départ d’un processus important de récupérations d’entreprises par les travailleurs et les travailleuses en France, un certain nombre furent récupérées par les travailleurs et les travailleuses par la suite et au début du XXIe siècle. Il y a même eu des accélérations au cours des années 2010 à la suite de la crise financière de 2008 en Europe et tout récemment sous d’autres formes au moment de la pandémie avec la Coop des masques et l’Après M.

Le renouveau de l’idéal autogestionnaire à la fin des années 1960 en France et, surtout, l’expérience Lip en 1973, contribuèrent de manière décisive à remettre l’autogestion dans la perspective révolutionnaire. A la fin des années 1970, toutes les organisations de gauche et sociales se réclamaient de l’autogestion et on assista à une montée des luttes sociales auto-organisées (comme celle du Joint français à Saint-Brieuc en 1972, etc.). Mais ce processus ne dura pas longtemps et les espoirs furent rapidement déçus à partir de 1981 et la victoire de la gauche réformiste à la présidentielle.

Après avoir quasiment disparu du discours politique dans les années 1980/1990, le concept d’autogestion retrouva un certain intérêt auprès des associations, des mouvements collectifs ou coopératifs et des travailleur-se-s avec le changement de  siècle.

Au début du 21e siècle, avec la mondialisation capitaliste, des travailleur-se-s s’organisent pour lutter contre les délocalisations de la production et reprennent leurs entreprises qu’ils estiment viables économiquement : ce sont les travailleurs de CERALEP (usine d’isolateurs électriques en céramique) à St-Vallier (Drôme) en 2004, soutenus par toute une ville ; ce furent également les Fonderies de Ploërmel (Bretagne) en 2005, etc. Ces exemples de récupération d’entreprises par les travailleur-se-s montrèrent la voie en s’opposant aux fonds spéculatifs qui ne visaient que la rentabilité à court terme et décidaient de fermer des entreprises au seul motif d’un « coût du travail » trop élevé en France. Ce processus s’accéléra après la crise de 2008.

En France et en Europe, la crise de 2008 entraîna la destruction de plusieurs centaines de milliers d’emplois industriels (269 000 en France selon Alternatives économiques). Pour accentuer les profits, les capitalistes profitèrent de la crise pour délocaliser la production dans l’Est de l’Europe ou dans d’autres continents.

Si des luttes, parfois exemplaires en termes de combativité, furent menées entre 2008 et 2010. Elles furent essentiellement défensives, elles se limitèrent à résister aux « plans sociaux » dictés par la logique actionnariale et à négocier des primes de licenciements.  Rarement les questions de propriété (Molex, Goodyear, Continentale) ou de reconversion écologique de la production (comme à Total Dunkerque) ne furent posées. Ce que les travailleurs mexicains obtinrent à El Salto en 2005 après 4 années de lutte était-il possible à Clairoix ? Il s’agit de la même transnationale Continentale et d’une usine de même taille. A aucun moment, les équipes syndicales n’évoquèrent et encore moins élaborèrent de contre-plans ouvriers alternatifs. Dans ce panorama, l’expérience limitée de Philips à Dreux eut au moins un mérite, celui de réactualiser le « contrôle ouvrier » en redémarrant la production pendant deux semaines en janvier 2010.

Mais à partir de 2011, il y eut une nouvelle dynamique avec la lutte Fralib contre la multinationale Unilever (2e groupe agroalimentaire au Monde). Après 1 336 jours de lutte et d’occupation de l’usine à Gémenos (près de Marseille), les travailleurs et les travailleuses sortirent victorieux et purent maintenir l’outil de travail très moderne et entreprendre une diversification de la production avec la création de la coopérative SCOP-TI en 2014. La première rencontre euro-méditerranéenne se déroula en janvier 2014 dans cette usine. Parallèlement et au cours de ces années, d’autres entreprises furent récupérées par les travailleurs et les travailleuses comme l’imprimerie Hélio-Corbeille (Essonne) en 2012 ; l’usine de glaces Pilpa, devenue la Fabrique du Sud à Carcassonne, près de Toulouse en 2013 ; la fabrique de dentelle Fontanilles dans la Haute-Loire (Massif Central) qui existait depuis 160 années fut récupérée en 2012 ;  ARFEO fabriquant de matériel de bureau en Mayenne fut reprise en 2013 ; Smart Equipment Technology (SET), dans le secteur de la microélectronique en Savoie en 2012, etc. En quelques années, des dizaines d’entreprises furent récupérées par les travailleur-se-s en France. Il y eut également des échecs comme pour la Papeterie de Docelles dans les Vosges en 2015 ou la compagnie de car-ferries Sea France à Calais (Nord de la France), qui ne put poursuivre son activité sous forme de coopérative, en l’absence de soutien de la SNCF et de l’État français que quelques mois (2012).

Avec la relance économique post-crise financière, les fermetures d’entreprises ralentirent et les luttes pour la récupération de l’appareil de production également. Les nouvelles expériences, dont nous avons présenté quelques exemples lors de la huitième rencontre de Mexico en 2021 : Railcoop, la Coopérative des Masques ou L’après M, se distinguent des précédentes car elles prennent une autre forme. D’abord du point de vue du statut en optant pour la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui intègre plusieurs collèges décisionnels et finasseurs. De fait, les projets ne reposent pas uniquement sur les travailleurs et les travailleuses mais adossés à des collectifs d’usagers, de donateurs, de financeurs publics (collectivités territoriales), etc. et concernent parfois des missions de service public.

  • La coopérative Railcoop, créé en 2019, se fixe comme objectif d’exploiter des lignes de chemin de fer que l’opérateur historique, la société de chemin de fer français (SNCF), a abandonné au motif qu’elles ne seraient pas rentables économiquement comme la liaison Lyon-Bordeaux, qui traverse tout le Massif Central.
  • La Coopérative des Masques est créée en mai 2020, notamment sous l’impulsion de l’Union syndicale Solidaires des Côtes d’Armor (Bretagne), pour redémarrer la productions de masques respiratoires qui a été abandonnée en mai 2018 suite à une délocalisation capitaliste en Tunisie par le groupe Honeywell. Moins de deux années plus tard, la pandémie du COVID 19 se propage mondialement. La production de la coopérative débute en octobre 2020 avec une vingtaine de travailleurs et travailleuses mais faute de commandes elle doit cesser son activité en octobre 2022. Les pouvoirs publics, qui ont soutenu la création de la coopérative, font le choix de continuer à acheter des masques chinois. Cette expérience s’avère être un échec pour des raisons d’absence de stratégie industrielle et de politique commerciale des hôpitaux et collectivités. Il s’agit d’une vraie aberration !
  • Enfin, « L’Après M » est la récupération d’un restaurant fastfood McDonald’s dans un quartier populaire de Marseille, dont la liquidation judiciaire fut provoquée par la multinationale et prononcée en décembre 2019. En mars 2020, au début du confinement, les anciens travailleurs réquisitionnent les locaux et créent une plateforme solidaire d’aide alimentaire pour les habitants du quartier. Le 10 décembre 2022, le nouveau restaurant solidaire ouvre ses portes. La coopérative SCIC « L’Après M » emploi 37 salariés. Chaque semaine, elle distribue entre 600 et 1 200 colis alimentaires. Il s’agit d’un vrai projet social et solidaire dans un quartier pauvre de Marseille.

50 ans après, le concept d’autogestion est toujours vivant en France. Modestement, il a même retrouvé un certain élan depuis une vingtaine d’années et pris des formes diverses. Dans la période de mutations importantes que nous traversons, il y aurait urgence pour le mouvement social de se réapproprier ce concept, de réfléchir à des perspectives de luttes offensives qui posent les questions du contrôle ouvrier, de la gestion ouvrière, des contre-plans alternatifs, de la reconversion écologique de l’industrie, de la transition énergétique, etc. La référence à l’autogestion ne devrait pas seulement être portée par certains acteurs sociaux, elle implique une appropriation plus globale pour devenir une « culture qui irrigue la société » pour faire référence au philosophe français Henri Lefebvre, théoricien de l’autogestion, à l’image de la classe ouvrière argentine.

IX Encuentro Internacional de Economía de las Trabajadoras y trabajadores Rosario – 28 al 30 de septiembre de 2023

« De la lucha de Lip a la de Après M,50 años de autogestión en Francia »

Richard Neuville, Asociación de Autogestión, Francia

Hace cincuenta años empezó la lucha de los trabajadores de Lip. Se popularizó con el famoso lema « Fabricamos, vendemos, pagamos » decidido por los huelguistas. En 1973, 1.200 trabajadores relojeros de Besançon desafiaron el orden y la legalidad capitalista durante meses liderando una lucha “al margen de la ley”. Esto se basó en una democracia radical donde el comité de acción de los huelguistas, la asamblea general y las secciones sindicales CFDT/CGT articularon su intervención, al servicio de la movilización y con el objetivo de construir el equilibrio de poder. En particular, la asamblea general de los huelguistas decidió el 18 de junio relanzar la producción para pagar los salarios.

En aquel momento, su lucha tuvo un impacto excepcional en Francia pero también a nivel internacional. Ella encarnó la insubordinación de la clase trabajadora de la década de 1968 y la convergencia de las luchas de este período. En la práctica, dio vida a la idea de la autogestión con el reinicio de la producción de relojes y el pago de “salarios salvajes” para financiar la huelga. Estaba atravesada por la afirmación feminista, la huelga de Lip llevaba consigo las aspiraciones de igualdad y de emancipación.

Si el ejemplo de Lip no fue el punto de partida de un importante proceso de recuperación de empresas por parte de los trabajadores en Francia, un cierto número de ellas fueron recuperadas por los trabajadores posteriormente y a principios del siglo XXI. Incluso hubo aceleraciones durante la década de 2010 tras la crisis financiera de 2008 en Europa y muy recientemente en otras formas en el momento de la pandemia con la Coop des masques (mascarillas) y Après M.

El resurgimiento del ideal de autogestión a finales de los años 1960 en Francia y, sobre todo, la experiencia de Lip en 1973, contribuyeron decisivamente a devolver la autogestión a la perspectiva revolucionaria. A finales de los años 1970, todas las organizaciones sociales y de izquierda reivindicaron la autogestión y hubo un aumento de las luchas sociales autoorganizadas (como la del Joint francés en Bretaña en 1972, etc.). Pero este proceso no duró mucho y las esperanzas se decepcionaron rápidamente a partir de 1981 y la victoria de la izquierda reformista en las elecciones presidenciales.

Después de haber casi desaparecido del discurso político en los años 1980 y 1990, el concepto de autogestión recuperó cierto interés entre las asociaciones, los movimientos colectivos o cooperativos y los trabajadores con el cambio de siglo.

A principios del siglo XXI, con la globalización capitalista, en algunos sitios los trabajadores se organizaron para luchar contra la deslocalización de la producción y recuperaron sus empresas que consideraban económicamente viables: estos eran los trabajadores de CERALEP (fábrica de aisladores eléctricos cerámicos) en St-Vallier (Drôme) en 2004, con el apoyo de toda una ciudad; también fueron las Fonderies (fundiciones) de Ploërmel (Bretaña) en 2005, etc. Estos ejemplos de recuperaciones por parte de trabajadores abrieron el camino para oponerse a los fondos especulativos (de cobertura) que sólo buscaban rentabilidad a corto plazo y decidieron cerrar empresas únicamente por el “costo laboral” que sería demasiado alto en Francia. Este proceso se aceleró después de la crisis de 2008.

En Francia y Europa, la crisis de 2008 provocó la destrucción de varios cientos de miles de puestos de trabajo industriales (269.000 en Francia según Alternativas Económicas). Para aumentar las ganancias, los capitalistas aprovecharon la crisis para trasladar la producción a Europa del Este u otros continentes.

Si entre 2008 y 2010 se libraron luchas, a veces ejemplares en términos de combatividad, fueron esencialmente defensivas y se limitaron a resistir a los “planes sociales” dictados por la lógica accionarial y a negociar primas de despido (extralegal). Rara vez se plantearon cuestiones sobre la propiedad (Molex, Goodyear, Continentale) o la reconversión ecológica de la producción (como en Total Dunkerque  en 2010). ¿Fue posible lo que los trabajadores mexicanos obtuvieron en El Salto en 2005 después de 4 años de lucha en Clairoix? Es la misma transnacional continental y una fábrica del mismo tamaño. En ningún momento los equipos sindicales discutieron y menos aún desarrollaron contraplanes alternativos para los trabajadores. En este panorama, la limitada experiencia de Philips en Dreux tuvo al menos un mérito: el de actualizar el “control obrero” reiniciando la producción durante dos semanas (Enero de 2010).

Pero a partir de 2011 se produjo una nueva dinámica con la lucha de Fralib contra la multinacional Unilever (segundo grupo agroalimentario del mundo). Después de 1.336 días de lucha y ocupación de la fábrica de Gémenos (cerca de Marsella), los trabajadores salieron victoriosos y pudieron mantener herramientas de trabajo muy modernas y emprender una diversificación de la producción con la creación de la cooperativa SCOP-TI en 2014. El primero encuentro euromediterráneo de la economía de las trajbajoras y trabjadores tuvo lugar en esta fábrica en enero de 2014. Paralelamente y durante estos años, otras empresas fueron recuperadas por trabajadores como la imprenta Hélio-Corbeille (Essonne) en 2012; la fábrica de helados Pilpa, convertida en Fabrique du Sud en Carcasona, cerca de Toulouse, en 2013; en 2012 se recuperó la fábrica de encajes de Fontanilles, en Alto Loira (Macizo Central), que existía desde hacía 160 años; En 2013 se adquirió ARFEO, fabricante de material de oficina de Mayenne; Smart Equipment Technology (SET), en el sector de la microelectrónica en Saboya en 2012, etc. En pocos años, decenas de empresas fueron recuperadas por trabajadores en Francia. También se produjeron fracasos como la de la Papeterie de Docelles en los Vosgos en 2015 o la compañía de transbordadores de coches Sea France en Calais (norte de Francia), que no pudo continuar su actividad en forma de cooperativa, ante la falta de apoyo de la SNCF y del Estado francés durante sólo unos meses (2012).

Con la recuperación económica poscrisis financiera, los cierres de empresas se desaceleraron y también las luchas por recuperar el sistema productivo. Las nuevas experiencias, de las que presentamos algunos ejemplos durante el octavo encuentro de México en 2021: Railcoop, la Cooperativa de Máscaras o L’après M, se distinguen de las anteriores porque toman otra forma. En primer lugar, desde el punto de vista del estatus, al optar por la sociedad cooperativa de interés colectivo (SCIC), que integra varios colegios de toma de decisiones y financieros. De hecho, los proyectos no se basan únicamente en trabajadores sino que son apoyados por grupos de usuarios, donantes, financiadores públicos (autoridades locales), etc. y en algunas ocasiones se refieren a misiones de servicio público.

  • La cooperativa Railcoop, creada en 2019, se fija como objetivo explotar líneas ferroviarias que el operador histórico, la compañía ferroviaria francesa (SNCF), abandonó por considerar que no serían económicamente rentables como el enlace Lyon-Burdeos, que cruza el Todo el Macizo Central.
  • La Cooperativa de Máscaras (Cop des Masques) fue creada en mayo de 2020, en particular a instancias del sindicato Solidaires des Côtes d’Armor (Bretaña), para reiniciar la producción de máscaras respiratorias que fue abandonada en mayo de 2018 tras una deslocalización capitalista en Túnez por parte del grupo americano Honeywell. Menos de dos años después, la pandemia de COVID 19 se está extendiendo por todo el mundo. La producción de la cooperativa comenzó en octubre de 2020 con una veintena de trabajadores, pero por falta de pedidos deberá cesar su actividad en octubre de 2022. Las autoridades públicas, que apoyaron la creación de la cooperativa, optaron por seguir comprando máscaras chinas. Este experimento resultó un fracaso por falta de estrategia industrial y política comercial de hospitales y comunidades políticas. ¡Esto fue una verdadera aberración!
  • Por último, “L’après M” es la recuperación de un restaurante de comida rápida McDonald’s en un barrio obrero de Marsella, cuya liquidación judicial fue provocada por la compañía multinacional y declarada en diciembre de 2019. En marzo de 2020, al inicio del confinamiento, los ex trabajadores requisaron el locales y crearon una plataforma de ayuda alimentaria solidaria para los vecinos del barrio. El 10 de diciembre de 2022 abrió sus puertas el nuevo restaurante solidario. La cooperativa SCIC “L’après M” emplea de momento a 37 personas. Cada semana distribuye entre 600 y 1.200 paquetes de alimentos solidarios. Se trata de un verdadero proyecto social y solidario en un barrio pobre de Marsella.

Cincuenta años después, el concepto de autogestión sigue vivo en Francia. Modestamente, incluso ha recobrado cierto impulso en los últimos veinte años y adoptado diversas formas. En el período de cambios significativos que estamos atravesando, existe una necesidad urgente de que el movimiento social se reapropie de este concepto, de reflexionar sobre las perspectivas de luchas ofensivas que plantean cuestiones de control obrero, gestión obrera y contraplanes alternativos, reconversión ecológica de la industria, transición energética, etc. La referencia a la autogestión no debe ser llevada sólo por ciertos actores sociales, implica una apropiación más global para convertirse en una “cultura que riega la sociedad” para referirse al filósofo francés Henri Lefebvre, teórico de la autogestión, al imagen de la clase obrera argentina.

7 de septiembre de 2023