La découverte des cellules imaginales 1 remonte aux années 1600, mais la métaphore des cellules imaginales a été popularisée par Norie Huddle dans son livre Butterfly (1990). L’histoire de la métamorphose d’un papillon fournit une belle et utile métaphore pour la métamorphose d’un système capitaliste à un système postcapitaliste : l’économie solidaire (ES).

S’éveiller à une vision différente

Quand une chenille enroule sa chrysalide sur elle-même, un processus magique commence. D’abord, son corps commence à se décomposer en un liquide riche en nutriments. Dans cette bouillie se trouvent des cellules imaginales, qui étaient présentes depuis le début dans la chenille mais qui étaient en sommeil. Ces cellules imaginales commencent à exprimer un génome hérité de l’évolution, un génome différent de celui de la chenille 2.
Ces cellules imaginales, en d’autres termes, ont une vision différente de ce qu’elles peuvent devenir. Elles sont si différentes, en fait, que ce qui reste du système immunitaire de la chenille les considère comme des intrus, les attaque et les détruit.

Vision commune et regroupement

Pourtant, les cellules imaginales survivantes commencent à se reconnaître entre elles comme ayant un objectif et une vision du devenir communs. Elles commencent à se regrouper et sont capables de repousser les attaques du système immunitaire. De plus en plus de cellules imaginales se trouvent, se regroupent et survivent. Les grappes survivantes trouvent d’autres grappes et continuent à se regrouper.

Coopération, intégration, émergence

Au fur et à mesure que les cellules imaginales continuent de s’unir, elles commencent à se spécialiser dans leur expression préprogrammée. Certaines se transforment en œil, d’autres en patte, d’autres encore en corps, d’autres enfin en aile. Ces éléments travaillent ensemble, chacun s’intégrant aux autres, jusqu’à ce que ce qui émerge de la chrysalide soit une créature entièrement différente – un papillon{ref]Ferris Jabr, «How Does a Caterpillar Turn into a Butterfly?» Scientific American, August 10, 2012.[/ref].

Qu’est-ce que l’économie solidaire ?

L’économie solidaire (ES) est une grande tente qui englobe de nombreuses visions coexistantes de systèmes économiques démocratiques et postcapitalistes. Ce cadre, qui est apparu en Amérique latine et en Europe dans les années 1990, rejette les formes autoritaires de socialisme dominées par l’État, affirmant au contraire un engagement fondamental envers la démocratie participative. En outre, il est explicitement féministe, antiraciste et écologique, et plaide pour une transformation économique qui transcende toutes les formes d’oppression, et pas seulement de classe.
Contrairement à l’intérêt personnel étroit, à la concurrence et à la lutte pour dominer les autres qui sont au cœur du capitalisme raciste et patriarcal, l’économie solidaire est centrée sur une culture de solidarité, de mutualité, d’attention et de coopération, y compris la responsabilité sociale, les droits humains économiques et les droits de la Terre Mère. Les institutions de l’ES comprennent les coopératives (de travailleurs, de consommateurs, de producteurs), les banques publiques, les fiducies foncières communautaires, les monnaies alternatives et les time banks [monnaie basée sur le temps où l’unité de compte est l’heure-personne]
En 2013, le Réseau américain d’économie solidaire (USSEN) et le RIPESS, un réseau international d’économie solidaire, ont mené un processus de consultation internationale de deux ans pour construire une compréhension commune 3. Alors qu’il existe un large éventail au sein de l’économie solidaire pour englober un large spectre d’approches ancrées dans les réalités locales de la culture, de la langue, de l’histoire, des contextes politiques-sociaux-économiques et de l’environnement, certains éléments de sa définition s’énonce à travers ces spécificités :
L’économie solidaire est un cadre. Ce cadre relie les pratiques de l’économie solidaire.

Les pratiques de la SE sont alignées sur les valeurs de la SE :La solidarité ;
La démocratie participative ;
L’équité dans toutes les dimensions – race, classe, sexe, capacités, etc. ;
La durabilité ;
Le pluralisme signifie qu’il ne s’agit pas d’une approche unique ou, comme le disent les zapatistes, d’un « monde dans lequel de nombreux mondes ont leur place ».

Tous ces éléments articulent une vision postcapitaliste. L’ES soutient que nous ne pouvons pas atteindre le monde juste, durable, démocratique et coopératif que nous recherchons en réformant le capitalisme. Nous ne rejetons pas les réformes, mais nous insistons sur l’importance de les considérer comme faisant partie d’un processus à long terme de changement fondamental des systèmes. En l’absence de cette vision, les réformes finissent par renforcer le capitalisme.
L’ES est un mouvement international qui comprend : Le RIPESS, un réseau international d’économie solidaire composé de réseaux continentaux ; l’OIT (Organisation internationale du travail), qui organise chaque année une académie de l’économie sociale et solidaire ; les Nations unies, qui disposent d’un groupe de travail sur l’économie solidaire (le Groupe de travail inter-institutions des Nations unies sur l’économie sociale et solidaire – ou UNTFSSE) ; la Bolivie et l’Équateur, des pays qui incluent l’économie solidaire dans leur constitution ; et un certain nombre d’autres pays qui disposent de cadres politiques nationaux soutenant l’économie solidaire.

Réveiller le potentiel endormi de l’économie solidaire

Les riches fondations des pratiques de l’économie solidaire sont comme des cellules imaginales. Actuellement, elles sont dans l’équivalent d’un stade dormant au sein de la chenille du capitalisme. Cependant, les crises convergentes de la pandémie, du changement climatique, du racisme et de la violence qui ont déclenché les soulèvements généralisés pour la justice raciale, contre la fracture économique et du glissement alarmant vers le fascisme créent également des opportunités. La foi des gens dans le statu quo est ébranlée. Il y a une ouverture croissante à de nouveaux récits, de nouveaux modèles et de nouveaux paradigmes. Dans ce contexte, de nombreuses cellules imaginales de l’économie solidaire sortent de leur dormance et s’éveillent à une vision différente du devenir.

Que faudra-t-il pour que les cellules imaginales de l’économie solidaire achèvent la métamorphose en un système postcapitaliste qui fonctionne avec un ensemble différent de valeurs et de logique ? Nous n’avons pas besoin d’« attendre la révolution », car les pratiques d’ES existent déjà tout autour de nous aujourd’hui. Notre tâche consiste à rendre ces pratiques visibles, à les développer et à les connecter. Comme les cellules imaginales, nous pouvons penser à trois phases : (1) s’éveiller à une vision différente ; (2) reconnaître les autres comme partageant une vision commune et se regrouper ; et (3) coopérer, intégrer et émerger.

S’éveiller à une vision différente

On peut affirmer sans risque que la grande majorité des personnes qui mettent en pratique les principes énumérés au point 2 ne se considèrent pas comme faisant partie d’un processus de transformation visant à construire un monde plus juste, plus démocratique et plus durable au-delà du capitalisme. Alors comment peut-on prétendre qu’ils font partie d’une économie solidaire ?
Je pense que nous pouvons identifier les pratiques économiques qui s’alignent sur les valeurs de l’économie solidaire – même si elles sont imparfaites et même si ces pratiques et praticiens ne s’identifient pas à l’économie solidaire – de la même manière que les premiers capitalistes du 17e au 19e siècle ne s’identifiaient pas en tant que capitalistes ou au capitalisme, puisque le terme n’est apparu qu’à la fin des années 1800 ou au début des années 1900 4. La Richesse des nations d’Adam Smith, publiée en 1776 et largement considérée comme un traité fondateur du capitalisme, ne mentionne jamais le terme.
Cela signifie-t-il que l’économie solidaire peut se développer sans une identification consciente avec un cadre et une vision ? Pas exactement. Je pense que nous avons besoin d’une masse critique de différents secteurs qui s’identifient à l’économie solidaire, afin de dépasser les activités cloisonnées que nous observons actuellement.
Nombre de ces pratiques d’économie solidaire ont existé sous différentes formes et dans une plus ou moins grande mesure tout au long de l’histoire humaine. Ces pratiques ont persisté malgré la tendance du capitalisme à les marginaliser ou à les coopter. Ainsi, la simple existence des pratiques de l’ES ne conduit pas en soi à un changement de système. De même que les graines des cellules imaginales sont en sommeil dans la chenille, ce n’est que lorsque leur auto-identification en tant que créature différente est déclenchée qu’elles sont capables de commencer à se trouver, à se rassembler, à coopérer et à s’intégrer pour émerger en tant que papillon.
Reconnaître que les autres partagent une vision commune et se regrouper.
Une fois que l’on s’identifie à l’économie solidaire, il devient relativement facile de reconnaître les pratiques d’ES dans d’autres secteurs. Cela facilite le regroupement, qui permet des partenariats pratiques mutuellement bénéfiques. Il existe de nombreux exemples de regroupements limités entre deux ou trois pratiques d’ES – par exemple :
À Seattle, les demandes de définancement de la police ont été combinées à la budgétisation participative. La ville a alloué « 30 millions de dollars à un processus de budgétisation participative qui permettra aux [membres de la communauté] d’avoir leur mot à dire sur l’utilisation de l’argent.
Douze millions de dollars ont été directement détournés du Seattle Police Department, tandis que les 18 millions restants proviennent du Mayor’s Communities Initiative Fund 5 ».
Le soutien du secteur public municipal aux fiducies foncières communautaires (CLT) permet d’accroître l’offre de logements abordables permanents. Le partenariat City-CLT : Municipal Support for Community Land Trusts, un rapport de John Emmeus Davis et Rick Jacobus sur les partenariats entre CLT et municipalités, cite trois douzaines d’exemples de villes qui apportent leur soutien sous forme de financement, d’assistance technique, de dons de biens immobiliers, de dotation en personnel, d’aide pour surmonter les obstacles réglementaires, etc. 6
Certaines connexions sont délibérément établies pour répondre à un besoin, comme dans le cas des fonds de prêts coopératifs. En fait, le sixième principe coopératif, « la coopération entre les coopératives 7 », encourage les connexions, mais un cadre d’économie solidaire s’étend au-delà de la sphère coopérative.

Coopération, intégration et émergence

Nous pouvons donc constater que les cellules imaginales de l’économie solidaire se regroupent déjà, mais que faudra-t-il faire pour passer à l’étape suivante, à savoir créer des connexions entre les éléments d’ES existants et émergents et donner naissance à un nouveau système postcapitaliste ?
Aux États-Unis, des efforts émergent pour construire des écosystèmes locaux d’ES par la coopération et l’intégration. Par exemple :

Cooperation Jackson à Jackson, Mississippi, construit intentionnellement un écosystème d’économie solidaire avec des éléments interconnectés, notamment un centre de production communautaire qui utilise des technologies de pointe comme des imprimantes 3D et d’autres formes de fabrication numérique. Elle a également créé une fiducie foncière communautaire, qui détient une quantité considérable de terres pour un logement abordable et l’agriculture, et qui sert également à préserver les sites historiques importants des luttes pour les droits civils et la libération des Noir·es. Un centre communautaire offre un espace pour les rassemblements, l’éducation et la formation communautaires, ainsi qu’une crèche. L’association travaille également à l’achat d’un centre commercial pour une coopérative alimentaire et d’autres entreprises coopératives. Ce travail de « construction » est associé à l’organisation de la base et à l’organisation culturelle, ainsi qu’à des stratégies politiques/électorales qui sont un exemple de l’approche « Resist and Build » (Résister et construire) visant à intégrer ces domaines de travail. (Voir Organizing the Solidarity Economy : A Story of Network Building amid COVID-19, p. 56. 8)
D’autres exemples d’efforts locaux pour construire l’écosystème de l’économie solidaire incluent : Cooperation Humboldt, Eureka, Californie ; Solidarity Economy Initiative, Massachusetts ; Boston Ujima Project ; CEANYC (Cooperative Economic Alliance of New York City) ; et MASEN (Massachusetts Solidarity Economy Network), le premier réseau d’ES à l’échelle de l’État aux États-Unis.

Voies d’avenir

Il existe un certain nombre de secteurs, certains assez importants, qui sont en général assez éloignés d’une identification avec l’économie solidaire et les principes sur lesquels elle a été fondée. Mais il existe un énorme potentiel inexploité pour activer les cellules imaginales dormantes de l’économie solidaire – par exemple :
Les coopératives électriques : dans les années 1930, la plupart des zones rurales n’avaient pas d’électricité, car les compagnies privées ne trouvaient pas rentable de fournir de l’électricité à ces zones. L’administration de l’électrification rurale a été créée pour soutenir le développement des coopératives électriques afin d’apporter l’électricité aux zones rurales. Aujourd’hui, il existe plus de 900 coopératives électriques qui desservent 42 millions de personnes et couvrent 75 % de la superficie du pays 9. Bien qu’elles appartiennent aux membres qu’elles servent, certains se plaignent que certaines d’entre elles ne fonctionnent pas de manière transparente, démocratique ou conforme aux intérêts de leurs membres. « La plupart des coopératives électriques sont des clubs d’hommes qui réélisent les mêmes personnes, qui élaborent des politiques qui favorisent leurs enfants ou leurs amis », déclare Tom « Smitty » Smith, de l’association Public Citizen, qui défend les droits des consommateurs 10. Les membres des coopératives se défendent, en informant les membres de leurs droits, en encourageant les membres à défier le réseau de vieux garçons dirigeants en se présentant aux élections du conseil d’administration, et en créant des fiches d’évaluation pour demander des comptes aux conseils d’administration 11. Southern Echo, dans le Mississippi, et Appalachian Voices s’efforcent de remédier au versement d’indemnités aux membres du conseil d’administration qui reçoivent des sommes allant jusqu’à 50 000 dollars par an pour assister à quelques réunions par mois, et des permanents qui, par exemple, gagnent 180 000 dollars par an, dans des régions où le revenu médian est de 20 000 à 25 000 dollars 12.
Les coopératives agricoles : The Grange est la plus ancienne organisation agricole des États-Unis. Fondée en 1867, la Grange est née d’un mouvement populiste de petits agriculteurs qui se sont battus contre les barons de l’élevage, les banques et les monopoles ferroviaires, ont dénoncé la domination du gouvernement par les entreprises et ont soutenu les coopératives agricoles 13. La Grange d’aujourd’hui est présente dans 2 100 communautés réparties dans trente-sept États 14. La National Grange a, d’une certaine manière, perdu le contact avec ses racines, se rangeant du côté des grandes entreprises agroalimentaires et résistant à l’évolution de ses jeunes membres vers une agriculture durable, biologique et sans OGM. De nombreuses Granges ferment leurs portes, car leurs membres vieillissent et leurs effectifs diminuent. Et une bataille féroce a éclaté en Californie entre la National Grange et les Granges locales et d’État :
Les pouvoirs en place craignent que si la vision de California Grange se propage dans les autres États, ils ne seront plus en mesure de maintenir leur pouvoir et leur contrôle. Ils ne seront pas en mesure de diriger, parce qu’ils n’ont pas l’expertise et le populisme progressiste que la nouvelle vague exige… Les jeunes ne veulent pas adhérer à une organisation qui est dirigée par un réseau de Good Ol’ Boy [bon vieux mecs] 15.
Le conflit n’est pas terminé. Un certain nombre de procès et d’appels sont en cours devant les tribunaux, mais on peut en tirer des leçons quant à la possibilité pour des membres nouveaux et plus jeunes de perturber le réseau des anciens et de pousser une organisation à redécouvrir ses racines radicales.

D’autres stratégies pour réveiller les cellules imaginales dormantes

Quelles sont les autres stratégies susceptibles de motiver les cellules imaginaires dormantes à adopter une vision transformatrice ?
Changement de narration : généraliser un nouveau récit de notre économie par le biais d’un large éventail de médias, notamment des articles, des vidéos, des podcasts, des ateliers, des médias sociaux, des événements, des célébrations, du bouche-à-oreille, etc. En 2007, lorsque le réseau américain d’économie solidaire s’est formé lors du Forum social américain à Atlanta, en Géorgie, le terme d’ES était pratiquement inconnu aux États-Unis. Aujourd’hui, il fait de plus en plus partie du courant dominant et il y a une soif d’en savoir plus, comme en témoignent les plus de mille inscriptions à un atelier en ligne SE 101 en 2021 16. Le groupe Resist & Build SE Narrative se réunit toutes les deux semaines pour tirer parti de cette ouverture historique afin de pousser à un changement narratif. (Voir Organizing the Solidarity Economy : A Story of Network Building amid COVID- 19, p. 56. 17)
Éducation sectorielle et renforcement de l’engagement : il est important d’engager directement les différents secteurs de l’économie solidaire. Pour certains secteurs, il est relativement facile de faire progresser l’identification à l’économie solidaire. Par exemple, le conseil d’administration de l’USSEN comprend, ou a compris, des associations nationales sympathisantes représentant des secteurs tels que la Fédération américaine des coopératives de travail, la Fédération nationale des coopératives d’épargne et de crédit pour le développement communautaire (désormais Inclusiv), le National Community Land Trust Network (désormais GroundWorks), la Coalition rurale et Shareable. Ces organisations sectorielles ont la capacité de faire passer des messages à leurs membres et d’encourager l’engagement. Le monde des fondations commence à s’intéresser à l’économie solidaire, comme en témoigne le rapport sur les arts et l’économie solidaire commandé par Grantmakers in the Arts 18. (Et voir The Art Worlds We Want : Solidarity Art Economies, p. 72. 19)
Renforcement du pouvoir : ce moment historique a cristallisé les demandes de justice raciale, sociale et environnementale. L’économie solidaire, avec ses valeurs fondamentales d’égalité, de démocratie, de durabilité et de solidarité, est bien positionnée avec ces revendications. Construire des pratiques d’économie solidaire centrées sur l’antiracisme, l’anti-oppression et la durabilité est une forme de construction du pouvoir. Dans le même temps, nous redoublons d’efforts pour créer des relations solides avec les mouvements sociaux dirigés par les personnes les plus touchées par l’oppression systémique, des stratégies politiques et stratégiques, et un changement culturel vers les valeurs de l’économie solidaire. Nous utilisons le concept de « résister et construire » pour englober ces sphères interdépendantes.
La convergence des multiples crises auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui a créé une opportunité rare de faire pression pour un nouveau système au-delà du capitalisme. Il existe une base solide de cellules imaginales qui existent déjà au sein du système actuel, et de nouvelles cellules émergent en permanence. Beaucoup se considèrent déjà comme faisant partie d’un processus de transformation. Ces cellules se connectent de plus en plus les unes aux autres et, dans certains cas, commencent à construire des écosystèmes d’économie solidaire explicites. Bien qu’il
reste encore beaucoup à faire pour parvenir à un regroupement systémique des cellules imaginales de l’ES, nous assistons à l’émergence par métamorphose d’une économie solidaire.

8 septembre 2021

Source : Nonprofit Quarterly, Summer 2021, «The World We Want : In Search of New Economic Paradigms».

Traduction de Patrick Le Tréhondat

Notes:

  1. En entomologie, le stade imaginal est le dernier moment de développement. La dernière mutation imaginale s’accompagne souvent de changements radicaux dans la morphologie du stade larvaire au stade adulte mature (NdE.)
  2. Lynn Margulis and Dorion Sagan, Acquiring Genomes: A Theory of the Origins of Species New York: Basic Books, 2003.
  3. Voir Global Vision for a Social Solidarity Economy: Convergences and Differences in Concepts, Definitions and Frameworks (RIPESS, février 2015). En 2012, le conseil d’administration du RIPESS a décidé de faire de la vision globale du RIPESS un thème principal de la cinquième réunion de l’ESS, qui s’est tenue à Manille, en octobre 2013. Nous avons organisé un processus de consultation mondiale au cours duquel une version antérieure de ce document a été largement a circulé, et chaque continent a pris la responsabilité de faire avancer le dialogue à travers un mélange de réunions en direct, de conférences téléphoniques et de communications électroniques. Il y avait aussi un forum électronique sur le site Web du RIPESS qui était ouvert aux commentaires de n’importe qui dans le monde. Lors de la réunion de Manille, environ 100 personnes ont participé à un exercice de World Café animé et productif pour explorer davantage et partager leurs points de vue sur la signification de l’ESS. Ce document s’appuie sur l’ensemble de cette démarche, ainsi que sur la charte RIPESS adoptée en 2008, qui expose nos valeurs, notre mission et notre vision.
  4. Fernand Braudel a remarqué que « L’utilisation initiale du terme “capitalisme” dans son sens moderne est attribuée à Louis Blanc en 1850. » Fernand Braudel, Civilization and Capitalism, 15th-18th Century, Vol. II: The Wheels of Commerce, trans. Siân Reynold (Oakland, CA: University of California Press, 1992).
  5. Manjeet Kaur, «Seattle Cut Its Police Budget. Now the Public Will Decide How to Spend the Money» The Appeal, January 28, 2021.
  6. John Emmeus Davis and Rick Jacobus, The City–CLT Partnership: Municipal Support for Community Land Trusts (Cambridge, MA: Lincoln Institute of Land Policy, 2008).
  7. «The 7 Cooperative Principles» National Cooperative Business Association, CLUSA, accessed May 16, 2021.
  8. Steve Dubb, «Organizing the Solidarity Economy: A Story of Network Building amid COVID-19» Nonprofit Quarterly 28, no. 2 (Summer 2021)
  9. «Rural Electric Cooperatives (RECs)» Co-opLaw, accessed May 16, 2021.
  10. Matt Grimley, «Just How Democratic are Rural Electric Cooperatives?» Institute for Local Self-Reliance, January 13, 2016.
  11. John Farrell, Matt Grimley, and Nick Stumo-Langer, «Report: Re-Member-ing the Electric Cooperative» Institute for Local Self-Reliance, March 29, 2016.
  12. Bri Knisley, Benita Wells, and Holmes Hummel, «Power to the People: Organizing Rural Electric Cooperatives» The Forge, October 19, 2020.
  13. Peter Lamborn Wilson, «Grange Appeal» Fifth Estate 360 (Spring 2003).
  14. Robert Longley, «The Granger Laws and the Granger Movement» History & Culture, ThoughtCo., December 4, 2020.
  15. John Collins, «West Coast Grange Wars: A Reborn Farmers’ Movement Takes on Corporate Agriculture» In These Times, June 14, 2015.
  16. Solidarity Economy 101 Online workshop, January 30, 2021, hosted by the US Solidarity Economy Network and facilitated , David Ferris, Emily Kawano, et Mike Strode.
  17. Dubb, «Organizing the Solidarity Economy»
  18. Nati Linares and Caroline Woolard, Solidarity Not Charity: Arts & Culture Grantmaking in the Solidarity Economy (New York: Grantmakers in the Arts, March 2021).
  19. Nati Linares et Caroline Woolard, «The Art Worlds We Want: Solidarity Art Economies» Nonprofit Quarterly 28, no. 2 (Summer 2021).