Maurice Najman, journaliste ayant travaillé notamment à Libération et au Monde Diplomatique, était un militant d’extrême gauche, passionné par la culture underground. C’est une des figures du mouvement contestataire de mai 1968, ayant notamment co-fondé les Comités d’Action Lycéens (CAL) en 1967.
Maurice Najman est issu d’une famille juive polonaise et parlait le yiddish. Son père fut un militant communiste et sa mère Solange est une rescapée des camps d’extermination. Maurice fonde le noyau initial des Comités d’action lycéen (CAL) en décembre 1967, alors qu’il étudiait au lycée Jacques-Decour à Paris.
Membre de l’Alliance Marxiste Révolutionnaire (AMR), organisation trotskiste de tendance pabliste partisan de l’autogestion dans les années 1970, il obtient un poste de responsabilité au Parti socialiste unifié (PSU) lors de la fusion AMR-PSU en 1975, puis le quitte pour participer à la fondation des Comités Communistes pour l’Autogestion (CCA) en 1977.
Sa vie se partage entre contre-culture, underground et activité politique. Il voulait créer un Front de Libération du Rock. Il milite pour l’autogestion comme « moyen et projet » révolutionnaire.
Maurice Najman est au Chili à l’été 72. Il publie livre « Le Chili est proche ». Il est aussi en contact avec le Portugais Othello de Carvallo pendant la révolution des œillets en 73-74. Il rencontre le Tchèque Vaclav Havel et organise à Paris le soutien du groupe tchèque Plastic People ce qui permet de financer le disque, accompagné des textes de la Charte 77 et d’un livret fait par Kiki Picasso et les graphistes de Bazooka. Après la chute du mur de Berlin, Vaclav Havel le chargera d’organiser l’Assemblée des citoyens. Il rencontre aussi le sous-commandant Marcos au Chiapas (Mexique) et les guérilleros du Nicaragua.
Il soutient les luttes des soldats pour un syndicat lors d’une émission de télévision en face du député RPR Sanguinetti. À l’élection présidentielle de 1988, ayant rejoint la Fédération pour une Gauche alternative (FGA), celle du dissident communiste Pierre Juquin, qui était appuyé par le PSU et la LCR. Il joue alors un rôle important dans la campagne de Juquin.
Après la chute du mur de Berlin, il rencontre le chef du renseignement extérieur de la RDA, Markus Wolf. Il sort un documentaire sur le sujet, Le Dos au mur, pour France 3, primé au festival d’Angers et un livre, L’œil de Berlin – Entretiens de Maurice Najman avec le patron des services secrets est-allemands.
Maurice Najman a travaillé comme journaliste pour Libération, L’Événement du Jeudi, L’Autre Journal et Les Nouvelles Littéraires ; son dernier article, sur la Guerre du Golfe (1990-1991) sera publié dans Le Monde diplomatique. Il continuera à militer dans les années 1990, travaillant notamment en liaison avec le DAL (Droit au logement) lors de l’occupation de l’immeuble de la rue du Dragon.
Militant révolutionnaire d’une rare intelligence et sensibilité, particulièrement attachant (mais parfois difficile à suivre), toujours à la recherche dans la vie des manifestations des luttes révolutionnaires, il fut un ardent défenseur de toutes les expressions et les luttes autogestionnaires.
Nous publions ici un de ses textes paru en 1984 dans la revue Résister qui présente différentes expériences de contre-plans ouvriers en Europe :