Les résultats du premier tour sont tombés. C’est le désaveu que nous espérions vis-à-vis de Sarkozy, mais la menace du Front National pèse, au-delà du deuxième tour, sur la vie politique française. Face à la crise, une recomposition de la droite autour du FN se fera contre les travailleurs et la population, contre leurs luttes : les libertés démocratiques et l’extension des droits des travailleurs ne font pas partie de leur programme.
La chute de Sarkozy donnera des meilleures conditions pour le développement de l’action collective. C’est pour cette raison qu’il ne nous est pas indifférent qu’il soit défait, même si c’est dans les urnes puisque c’est l’outil immédiat qui s’offre à nous.
La nouveauté de ces derniers mois est la multiplication des conflits sociaux relatifs au maintien de l’emploi et portant un projet de reprise de l’entreprise pas ses salariés. Notons que le thème de la reprise en coopérative a souvent été portée dans la campagne, entre autres par le Front de gauche qui constitue la surprise de ce scrutin.
Le gouvernement Hollande appuyé par une majorité de gauche à l’Assemblée devra faire face aux aspirations profondes qui se sont exprimées durant la campagne, tant en terme de réduction du chômage qu’en terme de pouvoir d’achat pour la majeure partie des couches de la population. Dans la mesure où le programme socialiste ne revient pas sur les réformes des dernières années (privatisations, allongement de la durée de cotisations pour la retraite à taux plein, adaptation à l’Europe libérale), il y a fort à parier que des luttes se développeront.
Le droit à l’emploi pour toutes et tous avec un salaire décent passe par la réduction du temps de travail sans diminution de revenu. Le retour sur les contre-réformes du passé exigeront le relèvement du salaire socialisé. Tous ces éléments penchent pour une réduction drastique du profit des entreprises et le cas échéant leur appropriation démocratique. Celle-ci ne sera possible que si l’exercice des droits, du contrôle, de la gestion est libérée des contraintes de la survie quotidienne, ce qui suppose de garantir le droit à l’emploi stable, des salaires décents, la réduction du temps de travail, un bien être physique et mental, l’accès aux études et à la culture. L’un ne va pas sans l’autre.
Là sont les enjeux, et si les élections peuvent participer du rapport de forces, c’est avant tout les luttes, l’organisation démocratique de l’action collective qui permettront d’aller de l’avant.
Retrouvons-nous tous ensemble le Premier mai dans la rue.